François Piette

22 SEP 2009

Le champagne pour Vanbelligen et Maes à Spa

Deux victoires conquises de haute lutte et un écart nettement diminué au championnat : Steve Vanbellingen et Ruben Maes ont quitté le paddock de Francorchamps le sourire aux lèvres. Le bilan de leurs rivaux directs est logiquement moins réjouissant, Frédéric Bouvy et Christian Kelders ayant enregistré leur premier abandon de la saison avant de finir au 2e rang la seconde confrontation. Au décompte final, cela donne… la promesse d’un duel superbe que les équipages KIA, Audi et Jaguar ne manqueront pas d’arbitrer lors du dernier rendez-vous à Zolder.  

Disputée sous un soleil quasi estival, la première course du Francorchampagne est revenue à Steve Vanbellingen et Ruben Maes devant les deux équipages KIA, dans l'ordre Koen Wauters-Raf Vanthoor et Philippe Stéveny-Iain Dockerill. Cette épreuve a été marquée par l'abandon - le premier cette saison en BTCS - de la Renault Mégane Trophy de Frédéric Bouvy et Christian Kelders.

Le déroulement de la première partie de cette manche a été plutôt limpide puisque dès le départ, Koen Wauters a installé la KIA Pro_Cee'd en tête devant l'Audi de Julien Schroyen et la Renault de Frédéric Bouvy. Derrière ce trio, Jérôme Thiry menait grand train au volant de la Jaguar, croisant le fer avec Iain Dockerill sur la seconde KIA et Steve Vanbellingen sur sa BMW.

Au 14e tour, Iain Dockerill donnait le signal des changements de pilotes, imité au passage suivant par Steve Vanbellingen puis par Julien Schroyen dont l'Audi traînait toutefois un inquiétant nuage de fumée. Effectivement, à peine avait-il repris la piste que Nicolas De Crem revenait au stand où tombait le verdict : turbo out, c'était l'abandon pour l'Audi.

Les derniers à emprunter la pitlane étaient Frédéric Bouvy et Koen Wauters dont les équipiers respectifs, Christian Kelders et Raf Vanthoor, se retrouvaient directement aux prises après la fin des pitstops. On pointait ensuite Philippe Stéveny, Ruben Maes, Jean-Jacques Smits, Bert Redant et Arnaud Gomez, leader d'une catégorie S2 dont l'un des équipages de pointe, Grégory Servais-Loïc Fontaine, avait perdu toutes ses chances d'entrée de jeu en raison d'une panne de bobine.

Au fil des kilomètres, Ruben Maes remontait à grandes enjambées vers les avant-postes, passant Philippe Stéveny au 24e tour avant de prendre quatre boucles plus tard la mesure de Christian Kelders. Celui-ci se retrouvait alors sous la menace directe du pilote KIA et leur passe d'armes se terminait au virage de Bruxelles par un accrochage fatal à la Mégane. 

Restait à savoir qui de Ruben Maes ou Raf Vanthoor allait l'emporter. Retardant au maximum l'échéance, le second nommé s'inclinait à quatre tours de la fin : « Les pneus étaient à bout de souffle et en plus, il régnait une chaleur suffocante dans l’habitacle », expliquait-il à sa descente de voiture, tout en soulignant le plaisir qu’il avait éprouvé au volant : « Koen avait superbement commencé le travail et je me suis bien amusé sur cette KIA dont le comportement en courbes est un régal. »

De son côté, Ruben Maes filait vers un triomphe très important dans l'optique du championnat : « Je savais que ce succès aurait comme conséquence un lest de 50 kilos supplémentaires pour la fin de saison mais je ne pouvais pas laisser échapper des points aussi précieux. Et puis une victoire procure toujours une sensation unique… »

Philippe Stéveny complétait le podium, devançant Bert Redant et Arnaud Gomez, lauréat en S2 devant Maxime Soulet. La victoire en T3 revenait à la BMW du tandem Eric Qvick-Frédérique Jonckheere tandis que l'Alfa Romeo 156 de Michel Plennevaux et Guy Katsers l'emportait en T2 malgré la belle résistance de la Honda de Christophe Daerden et Alexandre De Vits.

Le doublé pour la BMW du KS Motorsport

Le second débat débutait sous la conduite de Nicolas De Crem qui installait l’Audi A4 Silhouette en tête pour les premiers kilomètres mais baissait rapidement pavillon devant un Ruben Maes très en verve et bien décidé à signer le doublé. Suivis de loin par Philippe Stéveny, les deux hommes achevaient leur relais dans cet ordre mais une nouvelle fois, la guigne frappait l’équipage Audi : à peine reparti, Julien Schroyen devait rentrer au stand victime de sa mécanique.

La traditionnelle valse des pitstops n’apportait guère de changements dans la hiérarchie puisqu’au moment d’entamer la seconde partie de l’épreuve, Steve Vanbellingen emmenait la meute avec une petite dizaine de secondes d’avance sur Iain Dockerill et plus du double sur Frédéric Bouvy. Même si le champion en titre haussait encore le rythme pour se rapprocher d’Iain Dockerill, on semblait se diriger vers ce verdict quand, à dix-huit minutes de l’arrivée, une sortie de route de la SEAT des Italiens Cassera-Memmola au Raidillon entraînait l’entrée en piste de la safety-car. Le peloton se regroupait donc derrière la voiture de sécurité… et l’avance que comptaient Steve Vanbellingen et Iain Dockerill sur Frédéric Bouvy se réduisait à une poignée de secondes. 

Au restart, le pilote de la Renault Mégane montrait immédiatement ses intentions en alignant plusieurs tours rapides qui lui permettaient de s’installer au 2e rang. Mais il ne parvenait pas à faire la jonction avec le leader : « Pourtant, j’ai essayé. La preuve, je suis même passé sous le temps-pivot mais sans être pénalisé grâce au joker. Je voulais vraiment aller chercher Steve et ne tenais plus compte des 50 kilos de lest qu’aurait entraînés une victoire. Mais je ne suis pas parvenu à revenir dans ses roues. »

Effectivement, le sociétaire du KS Motorsport gérait parfaitement la fin de course et conservait 2 secondes d’avance sans devoir puiser dans ses réserves : « Je n’étais pas stressé, je contrôlais la remontée de Fred. Et moi aussi je la voulais à tout prix, cette victoire, car je mesurais son importance au championnat. »

Un championnat où les deux formations de tête ne sont plus séparées que par trois unités alors que deux courses figurent encore au programme. Certes, il importe de tenir compte dans les calculs de la clause du règlement prévoyant que le plus mauvais résultat de chaque candidat sera supprimé à l’heure du décompte final ; n’empêche, la bataille du Limbourg s’annonce palpitante. 

Pour en revenir au Francorchampagne, on notera encore le tir groupé des KIA dans le deuxième round où tous les équipages vainqueurs de classe en matinée ont récidivé, qu’il s’agisse de Michael Schmetz-Arnaud Gomez en S2, Eric Qvick-Frédérique Jonckheere en T3 et Michel Plennevaux-Guy Katsers en T2.

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ