70 ans en 2017 : 10 choses que vous ne saviez pas au sujet de la Renault 4 CV

Elle fête cette année ses 70 ans et pourtant, elle paraît plus jeune que jamais. La Renault 4CV, en dépit de son âge et de ses maigres performances, reste une légende connue de tous. Retour sur dix faits insolites.





  • Piette François
  • 07 août 2017

Mais d’abord, faisons une brève description technique de la chose : très compacte (3,66 m de long, 1,43 m de large et 1,45 m de haut), la 4CV embarque un moteur 4 cylindres essence de 750 cm³ environ, en porte-à-faux arrière. Affichant une vingtaine de chevaux, ce moteur (accouplé à une boîte manuelle à 3 rapports) permettait à la petite voiture de dépasser les 100 km/h tout en embarquant quatre personnes à bord. Très légère (environ 600 kg, selon les versions), cette propulsion n’était cependant pas d’une tenue de route très sûre.

1. Elle fût conçue dans le plus grand secret

Nous sommes en octobre 1940. La France est sous occupation allemande. Deux cadres de Renault (Charles-Edmond Serre et Fernand Picard) vont développer une petite voiture populaire. Le projet ne sera connu ni de l’occupant, ni de Louis Renault lui-même qui ne croyait pas en l’avenir des voitures populaires. Le groupe très réduit entourant les cadres ne permet pas un travail rapide et ce n’est qu’en décembre 1942 que le premier prototype fût achevé.

2. Ferdinand Porsche fût consulté

Au lendemain de la guerre, Ferdinand Porsche est prisonnier en France. Un prisonnier pas comme les autres puisqu’il sera invité par le ministre de la production industrielle de l’époque, Marcel Paul (à tendance communiste), à donner son avis sur la future petite voiture au losange. Le PDG de Renault de l’époque, Pierre Lefaucheux, est outré de ne pas avoir été mis au courant. Ferdinand Porsche, au bout de bien des querelles entre le ministre et le PDG, finit par donner un avis lacunaire, signifiant que la voiture pourrait être commercialisée dès l’année suivante, soit en 1947.

3. Seuls trois prototypes furent produits

Si aujourd’hui, les constructeurs construisent une grosse série de prototypes avant la mise en production, Renault, événements obligent, n’a pu en construire que trois. Fait intéressant, le dernier prototype, le seul à ne pas avoir été produit en temps de guerre, est le seul à être doté de 4 portes.

4. Elle a fait modifier une loi

Juste avant sa commercialisation, Renault s’aperçoit que les phares avant sont trop bas par rapport à ce que prévoit la loi. Or, toutes les outils de production sont prêts. Une nouvelle loi est adoptée par la Commission Nationale de l’Automobile, réduisant la hauteur des phares à 550 mm.

5. Le délai de livraison était d’un an

Présentée au Salon de Paris de 1946, la Renault 4 CV est un succès immédiat et les commandes affluent. Problème : la production a du mal à suivre, l’usine ayant été bombardée. Mais progressivement, la cadence de production augmente : de 15 voitures par jour en 1948, l’usine produira 375 voitures quotidiennement en 1950, un exploit pour l’époque.

6. Elle doit son surnom aux… chars allemands

Son surnom « motte de beurre », la 4CV le doit bien sûr à sa forme, mais aussi et surtout à la teinte jaune sable des premiers exemplaires. A vrai dire, la peinture manquait cruellement en ce lendemain de guerre et Renault avait réussi à mettre la main sur des surplus de peinture que… l’armée allemande utilisait pour ses chars de l’Afrika Korps ! D’où ce jaune sable rappelant une… motte de beurre !

7. Un symbole de liberté

Avec son prix réduit et ses quatre places assises, la 4CV devient rapidement la chouchoute des Français. C’est la voiture des congés payés, de ces employés et ouvriers qui partent pour la première fois en vacances. Après une guerre sauvage qui aura laissé de terribles traumas, la 4CV inspire la confiance en l’avenir, la liberté et « remet la France sur quatre roues », à en croire le slogan de l’époque.

8. Elle s’est exportée partout

Si la France est naturellement le premier marché de cette voiture, ce n’est cependant pas le seul ! Bien entendu, les pays voisins en profiteront largement (dont la Belgique qui en fût très friande), mais pas seulement : 170.000 exemplaires seront exportés aux Etats-Unis alors que Renault négocie en 1951 une licence de production de la 4CV au Japon, sous la marque Hino. Le Mexique et toute l’Amérique du Sud seront également séduits par cette voiture sobre et robuste.

9. Plus d’un million d’exemplaires

De 1947 à 1961, ce sont 1.105.547 exemplaires qui furent produit, ce qui fait de la 4CV la voiture la plus vendue en France de 1947 à 1955 ! C’est également la première voiture française à atteindre le million d’exemplaires.

10. De la police au Rallye du Monte-Carlo

La 4CV fût déclinée en de multiples variantes. Renault a bien vite compris que sa petite « motte de beurre » pouvait répondre à de multiples usages. Outre les modèles « Service » et « Affaires » qui étaient des versions dépouillées, la 4CV fût également déclinée en version « Commerciale » soit utilitaire comme son nom l’indique, « découvrable » avec un toit se rabattant jusqu’au capot arrière, « Pie » avec un moteur gonflé et une carrosserie modifiée pour la police de Paris et enfin, « 1063 » pour les amateurs de courses automobiles. A ce dernier sujet, pointons quelques exploits sportifs, à commencer par les victoires de classe au Monte-Carlo 1949 et dans quelques compétitions prestigieuses comme la Coupe des Alpes, le Tour de France, les Mille Miglia, le Liège-Rome-Liège, le Tour de Belgique…





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