L’éclairage du tableau de bord est rouge, rouge comme le sang chaud qui coule au « cuore » de cette Alfa Romeo digne héritière d’une prestigieuse lignée. Sous le capot, un moteur qui répond merveilleusement aux attentes des tifosi et des amateurs de gasoil sobre et performant. Common rail de deuxième génération, le 4 cylindres en ligne avec un alésage de 82 mm et une course de 90,4 mm développe une puissance de 140 chevaux (103 kW). Sa puissance s’exprime avec un couple de 305 Nm dès 2000 tours minute ! Ce 16 soupapes est associé à une boîte 6 vitesses. Et le système à rampe commune adopté comporte deux nouvelles stratégies de commande automatique de calibrages et de l’équilibrage du gazole injecté. Cela a pour but de diminuer les vibrations et d’améliorer le silence de fonctionnement. Objectif pleinement atteint. Pour preuve, la remarque de ma chère passagère « c’est une essence ? ». Négatif, c’est bien un Diesel… Non seulement son jugement était fondé sur le silence de fonctionnement mais aussi sur les performances de l’auto sur autoroute. Il faut dire que cette italienne est vraiment à l’aise sur les grands rubans de macadam. D’autant que la vitesse de pointe est de 209 km/h et que l’Alfa accélère de 0 à 100 km/h en 9,3 secondes. Avec une consommation de 4,7 litres en cycle extra-urbain et un réservoir de 63 litres, on peut tabler sur une autonomie de 1200 km en 6e, peinard, à 110 km/h. Dire qu’il existe la même avec un moteur de 2.4 L de 175 chevaux. Le maniement de la boîte est direct et sans mauvaises surprises. Sur petites routes, pourtant, le diamètre de braquage de la berline et son châssis l’handicapent un peu. Les roues avant ont aussi tendance à ne pas toujours répondre aux exigences en conduite sportive dans les lacets ou sur route humide. Dommage ! L’excellent volant revêtu de cuir (option) permet, heureusement, de contrôler l’engin avec un certain confort. En rouge et noir Le modèle essayé était habillé d’une superbe sellerie en cuir noir. Le mélange rouge de l’éclairage du tableau de bord, noir du cuir et des plastiques, argent de la console et chrome des contours à l’intérieur de la 156 était d’un bon goût merveilleux. Les très bons sièges offrent un excellent maintien latéral et un confort de salon. Giorgetto Giugiaro a laissé son empreinte partout dans le design de cette belle italienne. Le plumage est à la hauteur du ramage. Une aubaine quand on peut profiter des capacités autoroutières de la 156 1.9 JTD Multijet. Il est clair que l’Alfa 156 est une belle voiture. Sa calandre typique communique la voracité de vitesse de l’auto tout en dégageant pourtant une douce élégance. Le profil, lui, évoque une fluidité certaine. À la fois masculine et féminine, cette sportive raffinée connaît un succès mérité. On notera cependant que quelques petites améliorations feraient passer cette voiture à un niveau de perfection optimal. Le moteur ne répond qu’aux normes Euro III. Le coffre (378 dm³) ouvert ne protège pas la moitié du contenu de la pluie… Pas de bol pour les documents qu’on a laissé traîner. La télécommande d’ouverture des portes est très sensible, un petit coup dans la poche de la veste et la 156 clignote pour dire qu’elle s’est rouverte. De plus le bouton d’ouverture du coffre est très proche de celui de commande du verrouillage centralisé. Dès lors, mon gros pouce a ouvert le coffre pendant que je voulais fermer l’auto. Enfin, le gicleur de lave-glace gelé a bien du mal à se réchauffer. Sa position ne profite pas de la chaleur du moteur et il faut compter une bonne heure avant de pouvoir profiter de la fonction. Pas idéal sur des autoroutes saturées en sel. En faisant fi de ces bagatelles, on a bien du mal à laisser la 156 dans le garage. Elle incite à prendre son volant à l’assaut des kilomètres sur les grands axes, en quête de plaisir et de découvertes. En pleine sécurité, évidemment, nous sommes au XXIe siècle. Le siècle qui allie passion et raison ? En tout cas pour Alfa Romeo, cette 156 Multijet est signe d’alliance entre élégance et efficacité. © Olivier Duquesne