Essais

Ventousée !

Et voilà que ça ne roucoule plus comme avant, sous le capot des grosses Béhèmes ! Petit à petit, le Munichois remplace ses somptueux six cylindres en ligne par de petits quatre cylindres turbo ! En diesel, mais également en essence… Diantre, BMW aurait-il vendu son âme sur l’autel du downsizing ? Réponse sous le capot de ce X1 essence…
  • Piette François
  • 20 décembre 2011
  • BMW
Avantages et inconvénients
  • Boîte auto vive et intelligente
  • Comportement routier épatant
  • Insonorisation
  • Performances de premier plan
  • Confort ferme
  • Confort sec
  • Consommation décevante
  • Options nombreuses et onéreuses
  • Tarifs élevés

Le Downsizing, c’est quoi ?

Downsizing, une appellation qui peut paraître assez barbare mais qui signifie la réduction de la cylindrée du moteur pour un gain en consommation et émissions, tout en essayant de ne pas toucher aux performances. Voilà pour la théorie. En pratique, exit le gros six cylindres atmosphérique de 3 litres et place à un petit quatre cylindres turbo de 2 litres.

Sur papier…

Dans les chiffres, cela se traduit par une puissance ramenée de 258 à 245 chevaux, mais un couple tonifié de 310 à 350 Nm ! Le 0 à 100 km/h gagne 0,3 secondes (6,5 secondes), la vitesse de pointe est sérieusement relevée de 205 à 240 km/h et la consommation tombe de 9,4 l/100 km à 7,9 l/100 km. Soit, en termes d’émissions de CO2, de 219 à 183 grammes au kilomètre… Le beurre et l’argent du beurre ?

Et le X1 ?

Le X1 est lui aussi le prototype même du « downsizing » ! Trop gros et gourmand le X5 ? Pas de soucis, chez BMW, on a une solution, le X3 ! Mince, c’est toujours trop costaud pour les citadins branchés ? Bon, va pour un X1, alors ! Long de 4,45 m, large de 1,8 m et haut de 1,55 m, il n’a pas la carrure des Sumos lui servant de grands frères (visez les X5 et X6).

D’ailleurs, il se permet de proposer la transmission à deux roues motrices (arrière, on est chez Béhème !) avec les motorisations les moins pêchues. Mais rassurez-vous, dans le cas de cette version xDrive28, les quatre roues sont bien motrices ! De là à le considérer comme un vrai tout terrain, il y a un fossé abyssal que je m’abstiendrai de franchir !

Kit M Sport

Dans le cas de notre version équipée du « kit M Sport », l’ambiance vire au sombre. Ça fait sport et ce, depuis la nuit des temps. Bref, sièges noirs, ciel de toit noir, tapis de sol noirs, tout est noir. Mais le sport, ce n’est pas seulement une atmosphère obscure. Alors BMW rajoute des badges « M » à tout va, ajoute un volant sport et renforce le maintien des sièges… Et ce n’est pas tout, car les dessous de la belle ont également été revisités, avec des suspensions « sport », comprenez, raffermies… De dehors, on note l’apparition d’appendices aérodynamiques.

En route !

Démarrage, le quatre cylindres grogne silencieusement. La légendaire mélopée du six cylindres en ligne, s’ébrouant dans un feulement contenu mais explicite, appartient donc au passé. Disons le tout de go, les oreilles ne sont clairement pas à la fête : en charge à bas ou hauts régimes, le 4 cylindres n’a pas la voix suave de son prédécesseur et pour cause : il lui manque deux pattes ! Bref, si ça ne chante pas tout à fait comme une casserole, on ne va tout de même pas le garder la nuit dans la tête…

Boîte à malices

Mais s’il est décevant auditivement, il affiche une poigne d’enfer ! Présent à tous les régimes, il n’attend qu’une inflexion de votre jambe droite pour catapulter la machinerie droit vers l’horizon ! D’autant que la boîte automatique à 8 rapports qui lui est accolée réagit promptement, quasiment sans temps mort ! Une pièce d’orfèvrerie qu’il est possible de manipuler manuellement ! La rapidité se rapproche des boîtes à double embrayages (style DSG chez VW), mais la douceur est bien typique d’une boîte auto classique ! Quelle réussite !

Et à la pompe ?

Là, inutile de tergiverser, c’est la déception. Si le constructeur annonce moins de 8 l/100 km, dans la réalité, il n’est pas évident de tomber sous les 10 l/100 km… Ce qui reste correct au vu des performances, des quatre roues motrices et de la boîte automatique, mais déçoit malgré tout… On s’attendait à mieux de la part de ce petit moteur bénéficiant de toutes les dernières technologies ! Toutefois, il s’agit de reconnaître l’excellent rendement du précédent six cylindres, ce qui n’aide pas à rendre la différence colossale.

Ventousée !

Mais le clou du spectacle, c’est incontestablement le comportement routier ! Ainsi paré de ce « kit M Sport », le X1 est véritablement ventousé au plancher des vaches ! Une véritable voiture de sport, mais qui se vit un étage plus haut ! Venant d’un SUV, c’est tout à fait inhabituel… Cela en devient un régal d’enchaîner les virages : le X1 vire à plat et la direction pointe le museau au millimètre près ! Mais voilà, il y a un prix à payer : des suspensions franchement sèches : ça remue !

Tarifs et équipement

Comme d’habitude, l’équipement de série est assez indigent… Mais comme il s’agit d’une motorisation haut de gamme, c’est moins pingre que d’habitude : volant multifonctions sport en cuir, antibrouillards, cruise control, climatisation automatique, jantes alliage de 17 pouces… Pour plus de fantaisie, prière de cocher dans la longue liste d’options… Et attention à la note ! Le Kit M Sport est annoncé à 3.560 €. Le X1 xDrive28 dénué d’options est affiché à 44.190 €.

Conclusion

En passant de 6 à 4 cylindres, le petit X1 n’a certes rien perdu en performances, bien au contraire, mais peut-être un peu en joie de vivre : ça ne chante plus comme avant ! Mais outre l’aspect auditif, on reste un peu sur sa faim en ce qui concerne la consommation, relativement élevée. En revanche, le X1 conserve des atouts maîtres, comme un comportement routier sidérant d’efficacité, une boîte auto somptueuse, une présentation avenante et… un badge reconnu !
 

BMW

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: BMW.

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