Audi
Après les Sportback et berline, l’Audi A3 gagne une nouvelle variante allstreet à l’occasion de son récent facelift. Mais cette carrosserie est-elle le seul ajout intéressant au sein du catalogue de la compacte allemande ?
Depuis qu’il a ajouté les SUV Cayenne et Macan à son catalogue, Porsche n’a jamais vendu autant de voitures dans le monde. Aujourd’hui, plus de deux Porsche vendues sur trois sont… des SUV ! Voilà de quoi pousser Alfa Rome à se prêter à l’exercice en muant sa récente berline Giulia en SUV Stelvio. Mais attention, pas à n’importe quel prix : même élaboré au titre de locomotive commerciale, le Stelvio doit rester une pure machine à émotion dans la tradition Alfa Romeo. Et ceci peu importe la hauteur qu’elle s’autorise à prendre par rapport au maca(n)dam…
Finition, équipement : avantage Porsche
Notre grille de comparaison débutant traditionnellement par le chapitre finition/équipement, le combat s’engage mal pour le Stelvio… Sur ces plans, indiscutablement, le Porsche Macan évolue dans un autre univers. On quitte la subtile suggestion italienne, aux détails parfois discutables, pour la « Deutsche Qualität », plus froide. Mais non-sujette à la controverse ! Si l’ambiance « sportivo-chic » du Stelvio séduit dans son ensemble, on déchante en effet en examinant la qualité de certains matériaux et la justesse de quelques assemblages.
Par contre, la Porsche n’est pas exempte de tout reproche : adeptes de la philosophie « un bouton par fonction », ses planche de bord et console centrale se parent de dizaines d’interrupteurs. De quoi faire passer un visage d’adolescent pour une peau de pêche à côté ! Côté équipement, on note plusieurs lacunes du côté d’Alfa Romeo alors que la liste optionnelle est kilométrique chez Porsche. Mais à des tarifs souvent élitistes.
Confort : avantage Porsche
Allongé de 5 cm par rapport à la berline Giulia dont il dérive, le Stelvio annonce une longueur totale de 4,69 cm. C’est, à quelques millimètres près, la longueur du Macan. À l’usage, l’Alfa Romeo semble le mieux exploiter ses centimètres de carrosserie. On jouit, en effet, d’un espace un peu plus généreux aux places arrière et on profite, en sus, d’un volume de coffre légèrement supérieur : 525l contre 500l pour le Macan.
Le point confort va néanmoins également à Porsche grâce à son amortissement pneumatique piloté optionnel. Si l’on coche cet équipement (2.758€), on profite alors d’un toucher de route à la carte allant de prévenant en mode confort à radical en mode Sport +. Le Stelvio impose de son côté des « articulations » raides, entachant le confort de marche, dans tous les cas. Cela dit, l’arrivée d’un amortissement piloté au catalogue Alfa Romeo d’ici la fin de l’année devrait régler ce détail.
Moteur : avantage Alfa Romeo
Si l’on a du sans-plomb qui coule dans les veines et que l’on commande le Stelvio avec son moteur à essence le plus puissant (hors-version Quadrifoglio de 510 ch, bien sûr…), on repart avec un bloc 2.0 l turbo essence de 280 ch, une transmission intégrale et une boîte automatique à 8 rapports. Chez Porsche, le Macan techniquement le plus proche s’équipe aussi d’un moteur quatre cylindres 2.0 l turbo et développe 252 ch (transmission intégrale et boîte PDK à 7 rapports).
Grâce à sa plateforme sensiblement plus légère, le Stelvio affiche alors un rapport poids/puissance et des performances plus avantageuses que celles de ce Macan « de base ». Pour tenir tête au SUV italien, il faut monter en puissance et commander le Macan S. Armé d’un V6 3.0 l de 340 ch, le Porsche reprend alors (légèrement) la main sur le papier. Ouf, l’honneur est sauf.
Comportement routier : égalité
Dès les premiers virages, le Stelvio surprend par son efficacité dynamique. On ne s’attendait pas à un tel tranchant ! Ne prenant que très peu de roulis, le Stelvio plonge avec avidité dans les courbes. Sa direction très directe permet de placer un train avant au grip phénoménal vers le point de corde. Le train arrière enroule ensuite soit au lever de pied via un transfert de masse, soit à l’accélérateur grâce à la transmission intégrale qui privilégie les roues postérieures. Pour que le tableau soit parfait, on aurait juste aimé un rendu plus naturel et une attaque plus franche de la pédale de frein.
Sur le plan dynamique, la démonstration n’est pas moins excellente chez Porsche… Globalement, on a juste l’impression de commander une voiture plus lourde du nez. Il faut dire que le Macan S retenu pour notre confrontation affiche 1.865 kg « à vide » (mais vu son équipement optionnel, il était loin d’être « à vide »…) sur la balance. Soit au moins 205 kg de plus que « notre » Stelvio 280 ch ! Malgré sa plateforme de plus ancienne conception, le Porsche n’en demeure pas moins l’un des SUV les plus efficaces du marché.
Budget : avantage Alfa Romeo
Le Stelvio 280 Q4 est disponible à partir de 50.550 €. Si l’on se contente du Porsche Macan quatre cylindres (252 ch), moins performant, il faut déjà débourser un peu plus : 58.781 €. Si on lorgne vers le Porsche Macan S armé du V6 de 340 ch, l’addition grimpe carrément à 64.347,8 €. C’est quasiment 15.000 € que le Stelvio ! Montant que vous pouvez, en outre, encore ajouter au prix de base si vous souhaitez un équipement aussi généreux que le modèle mis à notre disposition… Cela dit, à la revente, le Macan devrait conserver une cote sensiblement supérieure à celle du Stelvio !
Conclusion : égalité
Le Stelvio ne peut rivaliser, de front, avec le Macan ni sur le plan de la finition, ni sur le plan de l’équipement. Cela dit, si l’offre signée Porsche se montre plus convaincante sur ces deux plans, le tarif exigé pour en jouir est aussi plutôt du genre élitiste ! Le rapport prestation/prix s’annonce, en effet, plus intéressant quand on lorgne du côté d’Alfa Romeo. Sur les plans dynamique et pratique, le Stelvio n’a d’ailleurs finalement pas grand-chose à envier à son illustre concurrent. Et ça, compte tenu du niveau élevé imposé par le Macan, c’est plutôt une excellente nouvelle !
