Essais

Bentley Bentayga V8 Diesel : Omnipotence garantie !

Après nous avoir présenté son premier SUV, Bentley nous dévoile son premier véhicule au diesel ! Un choix curieux, à l’heure où le mazout est considéré comme l’antéchrist et se verra bientôt banni de quelques villes… Mais c’est oublier que la marque ne fait jamais les choses par hasard !

  • Piette François
  • 04 avril 2017
  • Bentley
2,2
score VROOM
  • 3,0
    Performance
  • 0
    Tenue de route
  • 5,0
    Confort
  • 5,0
    Équipement
  • 0
    Sécurité
  • 1,0
    Prix/Qualité
  • 0
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Confort sublime
  • Equipement à jour
  • Habitacle somptueux
  • V8 sobre/autonomie
  • Dimensions handicapantes
  • Freinage un peu juste
  • Sonorité du diesel à l'extérieur
  • Tarif ultra salé !

S’il y a vingt ans, nous vous annoncions que Bentley allait se mettre aux voitures 4x4 à moteur diesel, vous ne l’auriez probablement jamais cru. En tous cas, nous pensions à l’époque la chose improbable. Mais les temps évoluent et Bentley a su se mettre en phase avec les demandes du marché. D’abord décrié pour son look massif, le Bentayga a finalement su séduire : aujourd’hui, environ une Bentley vendue sur deux est un Bentayga !

Pourquoi le diesel ?

Si le Bentayga rencontre un grand succès, sa motorisation W12 semble toutefois provenir d’une autre époque. D’une cylindrée de 6 litres, ce bloc essence turbocompressé de 600 chevaux ingurgite d’improbables quantités d’essence, ce qui réduit l’autonomie à une peau de chagrin. Et même lorsque le portefeuille est généreusement garni, remplir le réservoir tous les deux ou trois jours reste une fastidieuse opération. En attendant la version hybride rechargeable qui viendra l’année prochaine, Bentley propose donc une alternative sous la forme d’un bien plus sobre bloc diesel…

Une base connue

Toutefois, Bentley fait les choses correctement et ne se jette pas sur la première chaudière venue. Au contraire, la marque étant aujourd’hui entièrement intégrée au groupe Volkswagen, elle profite de quelques réserves de choix, à commencer par le nouveau V8 diesel développé pour l’Audi SQ7. Il est ici repris tel quel, ce qui n’est certainement pas une tare car ses caractéristiques ont de quoi séduire le plus pointilleux des clients : d’une cylindrée de 4 litres, il profite de deux turbos et d’un compresseur électrique pour développer quelque 435 chevaux et surtout, un couple pharaonique de 900 Nm dès 1.000 tr/min ! Ainsi armé, le Bentayga est toujours capable de performances sportives : le 0 à 100 km/h est évacué en 4,8 secondes.

Un très long paquebot

Le Bentayga est toujours l’un des modèles les plus impressionnants du marché : 5,14 m de haut, 2 m de large et 1,74 m de haut, voilà des mensurations qui ne passent pas inaperçues dans le trafic belge, surtout lorsqu’elles s’accompagnent d’une immense calandre chromée et d’un « B » ailé. Ce modèle diesel se démarque par ses logos et ses sorties d’échappement. Bien peu de choses…

Un formidable univers

Dans l’habitacle, à part la zone rouge du compte-tours démarrant à 5.000 tr/min, rien ne vient signaler la présence d’un diesel sous le capot. Et c’est très bien ainsi : si l’extérieur peut être sujet à discussions (auxquelles nous ne prendrons part, tous les goûts étant dans la nature…), l’habitacle ne peut susciter que des éloges. En effet, comment rester insensible à cet intérieur tapissé de cuir, de bois de haute qualité et de commandes chromées ? Le tout respire à la fois la robustesse, le luxe et le raffinement… Dommage toutefois qu’avec de telles mensurations, le Bentayga ne soit pas encore plus spacieux !

Un diesel qui ne vient pas gâcher la fête

Au démarrage, le V8 diesel ne vient nullement perturber la fête, pour la bonne et simple raison qu’on… ne l’entend pas ! De l’extérieur en revanche, il n’a pas le grondement artificiellement gonflé du SQ7, mais résonne plus comme un… diesel. Ce qui peut paraître un brin déplacé, pour des oreilles tatillonnes.

Retournons dans la cabine, car après tout, c’est clairement le meilleur endroit pour savourer une Bentley. Et ce diesel montre qu’il a les poumons suffisants pour préserver le statut de Roi de la route au Bentayga. Une pichenette sur l’accélérateur et il survole la circulation, dans une poussée ferme, mais soyeuse. Rien à voir avec les bourrades velues du W12 qui transforme le massif SUV en missile furtif… Sachez également que l’énorme couple disponible permet à la boîte à 8 rapports de se montrer plus paresseuse. Pour le parfait bien-être des occupants.

Le Roi de l’asphalte… et du reste !

Le Bentayga offre une pléthore de modes de conduite, allant des traditionnels modes « Comfort » et « Sport » à divers modes tout-terrain. Le mode par défaut, raffinement suprême, est baptisé « Bentley ». Tout simplement ! Et en effet, c’est bien le meilleur mode à notre goût : préservant un superbe toucher de route, filtrant magnifiquement les aspérités mais contenant malgré tout, les mouvements de caisse dans les limites du raisonnable. Bien entendu, il s’équipe également de toutes les dernières nouveautés en matière d’aides à la conduite (hormis le dépassement automatisé) et de système multimédia. Il y a de l’Audi là-dessous ! Ainsi équipés, nous n’avons plus qu’une seule envie : que la route ne s’arrête jamais…

Dans le cas où vous arrivez à court d’asphalte, vous remarquerez rapidement que les freins ne sont pas tout-à-fait à la hauteur des 2,4 tonnes de ce cottage britannique. Si votre esprit aventurier vous pousse à aller au-delà du cadre habituel, sachez que le Bentayga délivre de réelles compétences en tout terrain et ne s’avouera pas facilement vaincu face aux difficultés de terrain que vous oserez lui présenter. Cela dit, il faut tout de même être sérieusement détaché des choses matérielles de ce bas monde pour oser lancer un engin de plus de 200.000 € dans les orties et la gadoue !

Budget

Premier avantage de cette version : son économie de carburant. En roulant souplement sur routes et autoroutes, nous avons calculé une moyenne de 8,5 l/100 km, ce qui est très raisonnable pour un engin de ce gabarit et de cette puissance. Ce qui intéressera principalement les clients potentiels, ce ne sont pas les quelques euros potentiellement économisés à la pompe, mais surtout l’autonomie supplémentaire. Avec les 85 litres du réservoir, il semble parfaitement possible de dépasser les 800 km sur un seul plein. Voire, avec un minimum d’application, de cumuler 1.000 km avant de remplir le réservoir !

Question tarif, ce modèle rabote près de 38.000 €, ce qui signifie un prix de départ situé sous les 180.000 €. En effet, il s’agit de la Bentley la moins chère du marché ! Cela dit, tout ceci est bien relatif, car il est difficile de ne pas se laisser séduire par le catalogue d’options et d’accumuler plus de 50.000 € d’extras ! Une Bentley toute nue, est-elle encore une Bentley ? Au rayon des équipements présents sur notre modèle d’essai, nous avons particulièrement apprécié l’originale petite banquette coulissant dans le coffre, à n’utiliser qu’à l’arrêt bien sûr et permettant une confortable partie de pêche ! Pointons tout de même que ce modèle est tout de même deux fois plus cher qu’un Audi SQ7, techniquement identique…

Conclusion

Le pari était évidemment très osé, mais Bentley s’en tire avec mention et cette version diesel mérite pleinement sa place dans la gamme Bentayga. Le tour de force technologique impose le respect, d’autant plus que ce V8 diesel va comme un gant à ce modèle. S’il n’a pas les poumons d’athlète et la finesse de fonctionnement du W12, il offre en contrepartie une solide épargne à l’usage et surtout, une autonomie digne de ce nom ! Et c’est sans doute ce dernier point qui fera mouche…

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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