Lexus se porte assez bien. Bien que la filiale de luxe de
Toyota se concentre sur des marchés de niche, les perspectives sont ambitieuses
: de 43.000 voitures écoulées en Europe l'année dernière, la marque veut
atteindre les 100.000 voitures dans les trois ans. Pour concrétiser ce plan, la
marque doit investir dans l’élargissement de la gamme. Cette année, la grande
berline ES et le mini SUV UX (dérivé du Toyota C-HR) seront ajoutés à la gamme.
Mais apparemment, le plus urgent pour Lexus était de dériver
une version sept places du grand SUV RX. Lexus lui-même admet qu'il a dû se dépêcher
de préparer cette variante dans les temps. Et cela se ressent au travers de
quelques détails ...
5 mètres
Le RX 450h L (c’est son nom complet, avec le 'L' signifiant « long »)
est de 11 centimètres plus long qu'un RX 'normal' et mesure exactement 5 mètres
de long. C'est beaucoup plus que les BMW X5, Mercedes GLE ou Porsche Cayenne qui
ont le format du RX traditionnel. Ce modèle concurrence donc des mastodontes tels
que l'Audi Q7 ou le Bentley Bentayga.
Il nous faut toutefois féliciter les designers de la marque :
alors que les deux derniers modèles cités sont très clairement de grandes et
grosses voitures, la Lexus ne semble pas aussi immense qu'elle ne l'est en
réalité. Même si son style très travaillé ne séduira pas tout le monde. Il n'y
a rien de mal à cela : chez Vroom, nous sommes pour une grande diversité sur la
route.
Les designers de Lexus n'ont toutefois pas eu la vie facile...
Généralement, une version allongée d'une voiture existante étire l'empattement,
ce qui visuellement parlant, est encore relativement facile à masquer. Les
Japonais, eux, ont choisi d'accrocher les 11 centimètres supplémentaires à
l'arrière de la voiture.
Le SsangYong Tivoli XLV prouve qu'une telle opération peut
sérieusement perturber les proportions. Mais avec quelques astuces de
conception (avec un maquillage habile et foncé des troisièmes fenêtres latérales),
en prolongeant le toit et en adoptant un hayon plus vertical, il ne s’en tire
pas si mal que ça.
Si les ingénieurs ont choisi d’étirer la voiture de cette
manière, c’est pour gagner du temps : pour étirer l'empattement, il faut reconsidérer
toute la structure de la voiture. C'est beaucoup plus complexe que d'accrocher
un 'sac à dos' ! Mais cela présente aussi des inconvénients : il est dès
lors plus difficile de gagner de l'espace intérieur, car les essieux mangent
beaucoup d'espace.
Sièges d’appoint
À l'intérieur, Lexus a néanmoins fait de son mieux pour
trouver l’espace nécessaire pour les sept occupants. Comme nous l'avons dit, le
toit est moins raide. Même l'essuie-glace arrière, qui se trouve dans le RX
normal en haut de la lunette arrière (caché sous le spoiler), est déplacé vers
le bas. En enlevant tout le mécanisme du plafond, de précieux centimètres ont
pu être gagnés. Et il faut bien le dire : même sur la troisième rangée de
sièges, des personnes de taille normale n’ont pas la tête contre le plafond.
Les deux sièges supplémentaires peuvent être entièrement dépliés
ou repliés électriquement. Mais il faut être patient, car la manœuvre prend pas
mal de temps. Et si vous oubliez de d'abord faire coulisser la rangée du milieu
(manuellement) vers l'avant (ce qui n'est pas possible sur le RX standard),
alors tout se bloque avec un signal sonore bien audible.
D'autre part, si vous voulez vraiment utiliser la rangée de
sièges arrière, vous n’aurez pas d'autre choix que de faire coulisser la rangée
du milieu vers l’avant : si elle est complètement repoussée vers l’arrière,
l'espace pour les jambes de la dernière rangée est... nul. La banquette arrière
peut coulisser de 15 centimètres vers l'avant, ce qui vous permet de calculer
la garde aux jambes au maximum : insuffisante pour de (jeunes) adultes. De
plus, l’habitabilité de la rangée du milieu est également drastiquement diminuée
dans ce cas, de sorte que tout le monde est malheureux !
Quoi qu'il en soit, vous aurez compris que ce RX L est d’abord
un modèle cinq-places avec un coffre agrandi (652 litres au lieu de 539 litres)
et que les deux sièges supplémentaires sont principalement destinés à de courts
trajets, s’il est impossible de faire autrement.
Expérience hybride
Cela n'enlève rien au fait que ce RX 450h L reste un SUV
avec une vision très personnelle de la dynamique de conduite. Comparé aux
hybrides rechargeables allemands (souvent 50% plus chers), cet hybride non
rechargeable est nettement moins dynamique. L’accélération n’est pas aussi
acérée et les démarrages ne profitent pas du traditionnel coup de pied
électrique dans le dos. Et il n'y a rien de mal à cela, surtout sur nos routes
européennes saturées…
Et par rapport à tous les hybrides rechargeables du marché,
le 450h a en Belgique, un énorme avantage : la réforme fiscale des
véhicules de société (déductibilité et ATN) qui sera d’application à partir de
2019, concerne toutes les voitures hybrides rechargeables produites après le 31
décembre 2017. De nombreuses rivales s’en retrouvent soudainement très
handicapées, mais la Lexus reste avantageuse.
Dans le cas de ces dernières, leurs faibles (et irréalistes)
émissions de CO2 s’en retrouvent multipliées par 2,5, soit un résultat généralement
compris entre 150 et 200 g/km. Ce RX non rechargeable n’est pas concerné, ce
qui lui permet de conserver ses émissions homologuées à 136 g/km. Et c'est un
argument convaincant pour nombre d’acheteurs qui sont rarement, voire jamais,
des particuliers.
Verdict
Si vous avez vraiment besoin d'un véhicule sept places, il
vaut mieux chercher ailleurs. Les deux sièges supplémentaires du Lexus RX 450h
L sont des sièges d’appoint pour les cas d’urgence. Mais ce RX profite aussi d’un
coffre agrandi, d’un grand confort et d’une banquette arrière coulissante, tout
en préservant les avantages fiscaux et en s’affichant à un prix très compétitif.