En matière
d’automobile, la règle générale, c’est qu’un modèle se voit relifté au bout de
6 à 7 ans. Chez Volvo, ils ont réussi à maintenir le précédent XC60 pendant une
décennie au catalogue ! Soit, une véritable éternité ! Mais l’attente
valait vraiment la peine, car le nouveau modèle proposé par les Suédois
parvient non seulement à nous faire oublier la précédente version, mais il
vient également faire vaciller les ténors du marché ! Comment est-ce
possible ? Réponse dans cet essai avec le petit diesel D4 et la version
hybride T8.
En quelques mots…
Suivant la
révolution entamée avec les XC90, S90 et V90, Volvo continue sur une lancée de
produits sobres d’un point de vue esthétiques, mais gavés de technologies !
Le XC60 repose sur la même plateforme que ses aînés mais, hiérarchie oblige,
rabote toutefois quelques millimètres devant et derrière : 4,69 mètres en
longueur, 1,91 mètre en largeur et 1,66 mètre en hauteur. Toutefois, cela reste
tout de même un beau et grand bébé, même si l’harmonie de style est bien
présente.
Bienvenue à bord
A l’avant,
l’espace est royal et l’ambiance toute scandinave. L’absence de boutons
interpelle, de même que la position verticale du système multimédia. Si
celui-ci demande une petite accoutumance, il devient rapidement aisé de le
manipuler. Certaines fonctions auraient pu être encore plus facilement
atteignables mais dans l’ensemble, c’est une belle réussite. Mais surtout, on
savoure une atmosphère calme et reposante, répondant parfaitement au trafic
saturé qui règne sur nos routes.
Du coffre ? Pas tant que ça…
A l’arrière,
l’accès est plus compliqué, les portes ne permettant pas une installation aisée
aux places arrière. Mais une fois assis, les critiques cessent et les éloges
pleuvent ! L’espace est fort généreux, y compris sur les modèles retenant
le gigantesque toit ouvrant panoramique. Une chose suffisamment rare que pour
être signalée… Le coffre, lui, est un peu décevant : 505 litres pour notre
D4 et 468 litres pour notre T8. La modularité est, quant à elle, dans la
moyenne.
Festival technologique
Le moins
que l’on puisse dire, c’est que Volvo n’a pas chômé lors du développement de ce
modèle. L’attente de dix ans se voit largement récompensée par un véritable
arsenal technologique, tant sur le plan du multimédia que de la sécurité
active, le cheval de bataille de la marque. Du côté multimédia, on salue la
superbe stéréo Bowers & Wilkins, hyper chère (3.400 €), mais absolument somptueuse
avec ses 1.400 Watts et sa spatialisation dernier cri ! L’écran lui-même n’est
pas en reste, on l’a dit, et autorise les habituelles connectivités Apple
CarPlay et Android Auto.
Ultra sûr !
Pas de
doute, le monde automobile converge vers la conduite autonome. D’ailleurs, ce
XC60, doté du « Pilot Assist », roule quasiment tout seul :
outre l’assistance qu’il prodigue au conducteur dans les embouteillages, il
maintient la voiture sur sa bande sur autoroute. De plus, le système baptisé «
Oncoming Lane Mitigation » agit sur la direction et le freinage en cas de
risque de collision, pour éviter le véhicule qui précède.
D4
Tout ça, c’est
bien joli, mais comment ça roule ? Embarquons à bord du petit diesel.
Aujourd’hui, Volvo ne propose plus que des moteurs à 4 cylindres et ce D4, d’une
cylindrée de 2 litres, fournit une puissance de 190 chevaux pour un couple de
400 Nm. Il se voit, dans le cas de notre exemplaire, associé à une boîte
automatique à 8 rapports, une boîte manuelle étant livrée de série.
Sur la
route, ce « petit » moteur suffit amplement à mouvoir la voiture. Le
couple de 400 Nm permet de ne pas chatouiller les limites du compte-tours et le
véhicule ne manque vraiment pas d’allant. Inutile, selon nous, d’aller piocher
un moteur plus puissant. Toutefois, ne forcez pas trop la cadence : il se
fait alors un peu plus bruyant et la boîte manque de finesse.
T8
Avec la T8,
le voyage est évidemment tout différent. Ici, le groupe hybride marie un moteur
4 cylindres turbo essence de 2 litres et 320 chevaux sur le train avant, avec
un moteur électrique de 87 chevaux sur le train arrière. La combinaison donne,
vous aurez fait le calcul, pas moins de 407 chevaux et surtout un couple de 620
Nm ! Mais pourtant, ce que l’on retient de cette variante, ce n’est pas sa
hargne, mais plutôt sa douceur…
En effet,
une fois chargées (3 heures au minimum), les batteries promettent une autonomie
de 30 à 40 km sur le mode tout électrique. Ce qui est tout à fait suffisant
pour affronter les trajets du quotidien dans un silence de cathédrale ! C’est
alors que quelques bruits de roulement se font entendre… Lorsque le moteur
thermique prend le relais, il le fait sans trop se manifester et toujours, avec
une certaine douceur. Certes, la mise en route est perceptible, mais jamais
inconvenante. Car oui, Madame sait se tenir ! Titiller la pédale de droite
et le XC60 offre de solides et vigoureuses performances, mais peut-être pas
aussi impressionnantes que la fiche technique. C’est qu’il y a une masse frôlant
les 2,2 tonnes à entraîner…
Confort
S’il est
effectivement plus dynamique que son grand-frère, le XC90, le XC60 n’est
cependant pas un adepte de la conduite « couteau entre les dents ».
Sa masse se rappellera alors rapidement à vous dès le premier freinage, voire
dès le premier virage. Lui, il préfère la conduite souple (ce qui ne veut pas
dire lente). On savoure alors son confort de marche, sa belle insonorisation
mécanique (surtout en T8) et la qualité de sa stéréo. Bref, on ne voit pas
vraiment quoi lui reprocher sur ce plan…
Tarifs
Le XC60
monte irrésistiblement en gamme et cela a forcément un impact au niveau des
tarifs. Ceux-ci démarrent à 47.300 € pour la XC60 D4 Momentum. Bon à savoir, la
transmission intégrale est livrée de série. Quant à la T8, ses tarifs
commencent à… 70.852 € ! Vu l’ablation probable des avantages fiscaux à l’égard
des voitures hybrides rechargeables, cette version risque de devenir rare sur
nos routes…
Consommation
Ne tournons
pas autour du pot : le XC60 ne nous a pas convaincus sur ce terrain. Le
D4, mené souplement, a réclamé environ 8 l/100 km (pour 5,5 l/100 km annoncés,
soit 144 g CO2/km), un résultat élevé sachant qu’il fût réalisé sur une grande
majorité de routes rapides.
Quant à la
T8, nous avons relevé une moyenne de… 4,6 l/100 km, Volvo annonçant 2,1 l/100
km (49 g CO2/km). Sachez tout de même que nous avons effectué de nombreux
petits trajets sur le seul mode électrique et que nous avons rechargé dès que
possible, à savoir au domicile et à la rédaction, les deux étant séparés par
environ 50 km. Un long trajet sur autoroute sans recharge se soldera, pour sa
part, par une moyenne de 10 l/100 km environ.
Conclusion
Pas de
doute, le XC60 entre par la grande porte dans le cercle des SUV premium
compacts. Il peut sans rougir affronter la comparaison avec ses rivaux
allemands, d’autant qu’il propose un arsenal technologique au moins aussi
important. Mais il a quelques atouts pour se démarquer : son calme, son
ambiance et son confort. Dommage que les tarifs soient si salés !