Essais

Le SUV de luxe transcendé

La marque de luxe de Toyota commence, petit à petit, à conquérir le cœur des Européens. Très populaire aux États-Unis, Lexus souffre d’un défaut majeur pour le vieux continent : pas de Diesel ! Pourtant le RX300 montre tout son savoir-faire.
  • Piette François
  • 24 décembre 2003
  • Lexus
Avantages et inconvénients
      Quel luxe ! Dès que l’on s’installe dans la Lexus RX300 on découvre une voiture ostensiblement haut de gamme. Outre les inserts en bois et le cuir omniprésent, c’est la technologie qui interloque. Dès que l’on met la clé de contact, le volant se met en mouvement. Un peu rentré dans le tableau de bord pour faciliter l’accès, il retrouve la position de conduite définie par le conducteur. En passant la marche arrière on découvre alors ce qui se passe dans son dos, sur le moniteur de la console. Et oui ! Une caméra de recul permet non seulement de voir derrière soi sans se retourner, mais en plus on peut lui demander de nous aider pour faire les créneaux. Des repères et des consignes permettent de glisser le monstre dans les endroits étriqués. Ceci dit, il vaut mieux bien éplucher le mode d’emploi pour maîtriser l’outil. Ou plutôt bible d’emploi : 400 pages qu’il faut impérativement garder sous la main au début ! La boîte auto ne bride pas le 3 litres 6 cylindres 24 soupapes et les 204 chevaux (150 kW) sous le capot. Et les démarrages en trombe se déroulent sans souci dans un bruit merveilleux : celui d’un moteur essence. Cela change du Diesel, mais ce bruit harmonieux a un prix… Le passage à la pompe devient une habitude quasi quotidienne. Déjà que le prix d’achat fait mal (environ 50.000 euros), mais en plus elle siphonne le réservoir en un rien de temps. 70 litres de Super pour 500 kilomètres, il faut en avoir les moyens. Et dire que la version précédente était plus gourmande encore. Mais quand on aime, on ne compte pas. Alors ne gâchons pas notre plaisir. Ce SUV ne déçoit pas. Vif sur la route, il est pourtant limité en tout-terrain. Plus tout-chemin que tout-terrain, l’absence de boîte courte entrave sa capacité de franchissement. Néanmoins, la Lexus a parfaitement réussi son bain de boue. Malgré ses pneus route, elle a avancé sans peine sur les chemins utilisés d’habitude par les engins agricoles, alors qu’il avait plu à seaux. Tout ça grâce à une transmission intégrale à pilotage électronique, combinée avec un contrôle de motricité à régulation électronique. La suspension pneumatique peut être réglée en position haute (franchissement), position normale ou position basse (autoroute). Et en coupant le contact, la voiture s’abaisse pour permettre un accès et une sortie facilités. Technologie… à la japonaise On le sait les Japonais ont moins peur des machines que nous, Européens. Dès lors, la Lexus RX300 est un condensé du know-how des ingénieurs nippons. Il y a des puces et des aides électroniques partout. Même pour ouvrir le coffre. Certes, on peut toujours l’ouvrir à la main, mais c’est tellement plus cool de le faire en appuyant sur le bouton de sa télécommande. Et voilà la lourde porte qui s’ouvre seule en faisant bip bip. Idem pour la refermer. Effet garanti sur le parking du Delhaize ! L’éclairage au xénon est doté, dans la finition haut de gamme Privilege, du pouvoir directionnel. En effet, la lumière suit les mouvements du volant, de quoi toujours avoir le chemin balisé devant soi. On pourrait aussi parler du détecteur de pluie, des vitres athermiques, de la mise en position de recul des rétroviseurs à l’enclenchement de la marche arrière, du système audio Mark Levinson à 11 haut-parleurs (version Privilege), de la gestion de la boîte… Pas question de boîte manuelle (pour rappel : le principal marché de Lexus se trouve en Amérique), il faut donc se contenter de l’automatique séquentielle à 5 rapports. Et on ne s’en plaint pas. On loue aussi la modularité. Un faux plancher permet de déposer, grâce à des bacs et des crochets, les sacs de supermarché sans qu’ils ne se baladent partout dans le coffre. Et dans ce SUV high-tech on a quand même pensé à la possibilité d’avancer ou reculer les sièges arrière rabattables. Déjà que le coffre est grand, alors si en plus on peut encore l’agrandir ! Mais a-t-elle donc un défaut ? Outre son prix et son coût d’utilisation prohibitifs dans nos contrées où l’essence est surtaxée, il y a bien son poids de 2 tonnes qui a quelques répercussions. Certes, la bête accélère bien : de 0 à 100 km/h en 9 secondes, mais c’est le freinage qui coince. En situation d’évitement, l’ABS a un temps de retard. Dès lors, le coup de volant n’est pas directement répercuté et la voiture continue un peu droit devant elle avant de daigner tourner. Ce qui pourrait faire mal ! Ceci dit, en ligne droite elle freine comme il se doit, mais autant savoir qu’il faudra anticiper les évitements… On notera aussi un petit couac ergonomique, certaines commandes audio ou de l’air conditionné sont un peu trop loin à droite. Massif et imposant, le vaisseau amiral de Lexus a néanmoins beaucoup de charme. On reconnaît bien la griffe du constructeur asiatique, mais il a su s’arrondir un peu pour un style plus effilé. Et puis, avec ses accoudoirs avant, la Lexus se conduit à l’Américaine où seul le pied droit a la responsabilité de la motricité de l’engin. On se plaît à conduire relax sur autoroute sans pour autant rechigner à appuyer quelque fois sur le champignon ou se permettre quelques démarrages endiablés. Roulant à l’essence et respectant les normes antipollution Euro 4, le SUV japonais va séduire les antigasoil et les habitants de pays où le Diesel n’est pas avantagé outre-mesure, comme la Suisse par exemple. D’autant que là-bas ses capacités 4x4 seront autrement plus appréciées que dans nos Polders ! © Olivier Duquesne

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Source ©: Lexus.

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