Essais

Les extrêmes de la gamme

Si, il y a cinquante ans, les voitures étaient conçues autour d’un seul et unique moteur, les choses ont largement évolué depuis : les véhicules pouvent désormais se commander « à la carte » ! Sportive ou économique, voire écologique, c’est vous qui voyez, mais le tout est disponible sous une même carrosserie ! Quoique les compromis sont de moins en moins extrêmes, le modèle éco de l’Insignia délivrant 160 chevaux tout de même… Une belle cavalerie, mais pour qui recherche une voiture à hautes performances, la variante OPC se profile avec une écurie deux fois plus importante !
  • Piette François
  • 05 mars 2010
  • Opel
Avantages et inconvénients
  • Confort de roulage
  • Consommation (ecoflex)
  • Efficacité du comportement (opc surtout)
  • Ligne élégante
  • Moteur terne à hauts régimes (opc)
  • Pas de start & stop (ecoflex)
  • Rapports de boîte trop longs (ecoflex)

Présentation

A forcer la fibre éco, on finit par briser les idées reçues et tomber à des valeurs de coefficient aérodynamiques assez spectaculaires : Cx de 0,26 en ce qui concerne l’ecoFLEX ! Celle-ci se présente comme une longue berline (4,83 m !) à l’assiette rabaissée, aux rapports allongés, mais au moteur conservant tout son muscle : 130 ou 160 chevaux ! Parce qu’Opel veut prouver que les performances peuvent aller de pair avec une consommation réduite.

Avec l’OPC, Opel prend un bistouri acéré et rend l’Insignia nettement plus agressive. Les boucliers avant et arrière sont creusés de nombreuses ouïes et les sorties d’échappement arrière affichent des dimensions respectables ! Les jantes donnent le tournis : 19 pouces en série, 20 en option !

A noter que tant l’ecoFLEX que l’OPC existent en variante Sport Tourer, à savoir break !

Moteur

Commençons par la plus frugale des deux, l’ecoFLEX. Son moteur, le 2.0 CDTI repris également dans le groupe Fiat, délivre 160 chevaux et un couple de 350 Nm à 1.750 tr/min. Sa gestion ainsi que les rapports de boîte ont été revus, histoire de renforcer sa frugalité. A l’usage, on regrette les rapports excessivement longs, qui pénalisent l’agrément et incitent à rétrograder plus que de raison. Un mauvais point tant pour l’agrément que pour… la consommation ! Le mieux est souvent l’ennemi du bien… Toutefois, la souplesse du moteur palie, en partie seulement, à ce désagrément… Sur autoroute, moteur barbotant gentiment à 2.000 tr/min, la réserve est néanmoins suffisante, sauf en cas de parcours accidenté. La conduite dynamique est possible, les 160 chevaux présentant une verve bien réelle, mais il faudra jouer du poignet !

Avec l’OPC, le voyage est tout différent. Le V6 GM de 2.8 l profite d’une préparation spécifique, à base d’un turbo soufflant plus fort et d’un échappement fourni par l’équipementier Remus. Les amateurs de tuning apprécieront… Sur le banc, Opel annonce 325 chevaux et un couple de 435 Nm à 5.250 tr/min. Voilà qui paraît prometteur ! Un quart de tour de clé et le mélomane sera ravi : le V6 donne le ton, sonne grave, rauque et fort ! A froid, le régime accéléré fait remuer les tripes… Première engagée, embrayage relâché et c’est parti ! Très souple, le moteur accepte sans vergogne les parcours urbains, reprend dès les régimes les plus bas et ravit les oreilles des passagers et des passants avec son bruit sourd et ses explosions sourdes au lever de pied… Mais à vouloir profiter du potentiel du moteur, et c’est forcément la déception : une fois dans les tours, le moteur semble nettement moins à l’aise, déclare forfait passé 5.250 tr/min et s’étouffe littéralement, y compris à l’oreille où on ne l’entend plus. Bref, autant rouler sur le couple, ce qui est nettement plus gratifiant, à l’oreille, dans le bas du dos ainsi qu’au portefeuille !

Comportement routier

La gamme Insignia peut être dotée du FlexRide, un amortissement adaptatif qui peut être réglé selon trois modes : Tour (confort), Normal et Sport. Dans ce dernier cas, même l’éclairage des cadrans vire au rouge ! En plus de jouer sur le filtrage, ces modes influent aussi sur la direction, la réactivité de la pédale des gaz, les interventions de l’ESP,… A l’usage, le mode normal s’affiche logiquement comme le meilleur compromis, quoique la direction reste trop légère. En mode sport, le constat s’améliore, mais la pédale de droite devient nettement trop démonstrative : une pichenette du mollet droit et la carlingue s’envole ! Heureusement, tout cela est réglable… Question comportement routier, l’Insignia est une excellente élève, avec un train avant sûr et précis, doublé d’une belle stabilité.

Chez Opel, les versions OPC se sont toujours mises en valeur avec leur moteur à réaction, malheureusement mis à mal par un châssis inadapté. Ici, rien de tout cela. Pour cela, et au vu de la puissance disponible, c’est heureux ; le couple est transmis aux 4 roues. Voilà qui donne une rigueur jusque là inconnue pour un produit du département sportif d’Opel ! La puissance déboule sans excès sur les 4 roues, au bénéfice de l’efficacité, mais au déficit des sensations… Précise et efficace, l’OPC n’est pas non plus douloureuse pour les vertèbres : l’amortissement absorbe brillamment les irrégularités, chose assez rare sur une telle sportive. Voilà qui la profile définitivement comme une GT, plus que comme une sportive. Et le tempérament du moteur abonde en ce sens. Ici, les modes de l’amortissement adaptatif sont remplacés par : Normal, Sport ou OPC ! Le tout est assorti d’une sportivité croissante… Dernière précision : l’engin freine très fort !

Confort

La présentation de l’habitacle est agréable, avec une ergonomie plaisante, hélas desservie par une console centrale flanquée d’une acné courante : la multiplication des boutons demande un certain temps d’habitude ! Sur l’OPC, le ciel de toit noir et les logos spécifiques confèrent une ambiance très « sport ».

Avec ou sans FlexRide, l’Insignia est tolérante et affiche un excellent niveau de confort. L’habitabilité est princière à l’avant, mais reste plutôt quelconque à l’arrière. Le coffre, en revanche, pourrait engloutir tout le contenu de votre maison ! Du confort climatique au confort acoustique, l’Insignia figure en tête du peloton ! Quoique, pour ceux qui n’auraient pas l’oreille musicale, le V6 de l’OPC bourdonne sourdement à bas régimes. Dans cette dernière, les sièges baquet avant présentent un maintien sans reproche ! Et je ne vous parle même pas de leur allure très « racing » !

Budget et équipement

L’ecoFLEX est disponible à partir de 27.100 € en finition « Edition », avec le moteur 130 chevaux. L’équipement n’a absolument rien d’indigent et comporte le volant cuir et multifonctions, le cruise control, la climatisation automatique, les rétroviseurs électriques et chauffants, le siège conducteur réglable électriquement en hauteur ainsi qu’au niveau des lombaires. Le moteur de 160 chevaux est disponible contre un supplément de 1.150 €.

L’OPC fait payer ses atouts à 43.900 €. Une somme qui peut paraître élevée, mais comparée aux rivales de Stuttgart ou Munich de même puissance, reste avantageuse. D’autant qu’elle se double d’un équipement fort complet : détecteur de pluie et de lumière, rétroviseur électrochrome, radio MP3 et 7 haut-parleurs, système de contrôle de pression des pneus, jantes de 19 pouces,…

Les consommations relevées sont plutôt réduites dans le cas de l’ecoFLEX (6,5 l/100 km) et assez logiques dans le cas de l’OPC (12,3 l/100km). Dommage que l’ecoFLEX renonce toujours au Start & Stop…

Conclusion

L’ecoFLEX conjugue certes une puissance élevée et une consommation réduite, mais ses longs rapports de boîte étouffent les 160 chevaux. Elle n’en reste pas moins une berline agréable, efficace dans son comportement et facile à vivre. Armée d’un sigle évocateur et d’une kyrielle d’appendices, on attend de l’Insignia OPC un tempérament bien trempé ! Mais ceux qui veulent y voir une sportive radicale risquent d’être déçus : son moteur qui rechigne à grimper dans les tours et son confort préservé la ciblent plutôt comme une GT rapide et efficace. Et ce, même si l’ordinateur de bord permet de visualiser ses temps au tour !
 

Lire plus:

À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Opel.

Essais recommandés pour vous

Plus d'essais
4,0 /5 Essai : Porsche Macan, l’électricité lui va-t-elle bien ?

Essai : Porsche Macan, l’électricité lui va-t-elle bien ?

Pour sa nouvelle génération, le Macan passe au tout électrique. Voyons si ce SUV sans échappement, carburant exclusivement au courant, conserve un agrément de conduite enthousiasmant.

3,7 /5 Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

La deuxième génération du Skoda Kodiaq enfonce encore le clou par rapport à son prédécesseur, en offrant davantage d'espace ! En outre, il offre quelques fonctionnalités bien pratiques, ainsi qu’une motorisation hybride rechargeable. Peut-on encore lui reprocher quelque chose ?

3,5 /5 Essai : Audi A3, surélevée par son facelift

Essai : Audi A3, surélevée par son facelift

Après les Sportback et berline, l’Audi A3 gagne une nouvelle variante allstreet à l’occasion de son récent facelift. Mais cette carrosserie est-elle le seul ajout intéressant au sein du catalogue de la compacte allemande ?

3,3 /5 Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

La 6e génération de la Volkswagen Polo est-elle suffisamment armée grâce à son facelift pour sortir de l’ombre de sa grande sœur, l’iconique et légendaire Golf ?

Voitures neuves recommandées pour vous

Plus de voitures neuves

Diesel, Manuelle

32 584 €

Essence, Manuelle

23 748 €

Essence, Automatique

27 547 €

Essence, Manuelle

21 500 €

Voitures d'occasion recommandées pour vous

Plus de voitures d'occasion

Diesel, Automatique

52 900 €
2021
1 500 km

Essence, Automatique

23 500 €
2020
30 212 km

Essence, Automatique

28 995 €
2011
65 000 km
52 990 €
2019
105 433 km