J’avais gardé un souvenir assez percutant de l’essai de la 997 GT3 sur le circuit italien d’Adria, près de Vérone. Alors quand l’importateur belge de la marque m’a proposé de l’essayer sur le tout nouveau tracé de Francorchamps lors des Porsche Days, je ne me suis pas fait prié. Après une petite demi-heure au volant d’un Boxster S dont l’architecture (moteur central arrière) m’avait permis de taquiner des voitures nettement plus puissantes dans les parties sinueuses du circuit, c’est une 911 GT3 RS orange pétante qui m’ouvre ses portes à hauteur du dernier stand, pratiquement au creux du raidillon. Héritière directe de la légendaire Carrera RS 2.7 de 1972 et, plus près de nous, de la 964 RS de 1991, la 997 GT3 RS ne passe pas vraiment inaperçue. Outre sa couleur fluo spécifique (d’autres teintes sont disponibles) et l’inscription courant sur le profil de la voiture, la RS se distingue par une partie arrière nettement plus large (+ 4,4 cm) que celle de la GT3. Outre l’aspect visuel bodybuildé, cette caractéristique a pour but d’améliorer la stabilité directionnelle de la voiture, mais aussi sa capacité à encaisser les accélérations latérales. Chasse aux kilos L’autre spécificité qui saute aux yeux (hormis les jantes noires) concerne l’imposant aileron arrière en carbone réglable en inclinaison pour assurer l’appui nécessaire en fonction du tracé. L’utilisation du carbone pour cet appendice aérodynamique fait partie d’une vaste opération de chasse aux kilos superflus qui a porté ses fruits puisque la RS pèse 20 kilos de moins que le GT3. Dans l’habitacle, on a droit à deux baquets, eux aussi en carbone. L’arceau, peint lui aussi en orange, est imposant. Le conducteur, ou plutôt devrais-je dire le pilote, dispose d’un harnais à six points de fixation alors que le passager doit écarter les jambes en raison de la présence de l’énorme extincteur « racing ». 310 km/h en pointe Contact. Le flat six s’ébroue. Impossible de dire s’il est réellement sonore ou pas en raison du casque que j’ai sur la tête. Ce qui est certain, c’est qu’il pousse le diable. Pour autant, on n’a pas l’impression d’être arraché du sol car les accélérations sont très linéaires. La puissance maxi de 415 chevaux (ce qui fait plus de 115 chevaux au litre !) est atteinte à 7.600 tr/min, et le rupteur se situe à 8.400 tr/min. On aimerait d’ailleurs pouvoir prendre encore plus de tours tant ce moteur atmosphérique respire à pleins poumons. Cela dit, il n’est pas spécifique à la version RS puisqu’il est repris à l’identique de la GT3. Par contre, les 20 kilos de moins et les rapports de boîte plus courts permettent à la GT3 RS de gagner 1/10e de seconde sur l’exercice du 0 à 100 km/h (4,2 secondes). Le 0 à 200 km/h est effectué en 13,3 secondes et la vitesse de pointe tourne autour de 310 km/h.