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Jean-Francois Christiaens

22 MAI 2025

Essai : BYD Dolphin Surf, la meilleure citadine électrique « abordable » ?

Le géant chinois BYD continue de tisser sa toile électrique à travers l’Europe. Sa nouvelle arme de séduction : la Dolphin Surf. Une citadine électrique au rapport prix/prestation imbattable ?

{"fr":"BYD jaune vif circulant devant un mur de graffitis colorés en arrière-plan urbain.","nl":"Felgele BYD rijdt langs kleurrijke graffiti muur in stedelijke omgeving."}
{"fr":"MG4 électrique jaune vif roulant devant un mur de graffitis colorés.","nl":"Felgele MG4 elektrische wagen rijdt langs een kleurrijke graffiti muur."}

"BYD continue d’impressionner par le rapport qualité/prix de ses modèles électriques. Cette Dolphin Surf se pose, en tous les cas, en référence des citadines électriques « abordables »."

La saga BYD mériterait presque une série Netflix retraçant sa fulgurante success-story ! Fondé seulement en 1995, soit « hier » à l’échelle des grands groupes industriels traditionnels, en tant que simple fabricant de batteries, le géant chinois peut en effet se targuer aujourd'hui d'une envergure mondiale impressionnante. Sa division automobile BYD Auto, lancée en 2003, caracole en tous les cas déjà en tête des ventes mondiales des modèles électriques/hybrides rechargeables… tout en se rapprochant des ventes globales de géants du calibre de Volkswagen ou Toyota toutes motorisations confondues… En Europe aussi, BYD monte rapidement en puissance. Cette Dolphin Surf représente ainsi déjà la huitième voiture 100% électrique lancée par la marque chinoise sur le Vieux-Continent en… moins de trois ans !

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Design

Moins de quatre mètres… et de 25.000 euros

La mission de cette Dolphin Surf est simple : proposer les qualités reconnues des modèles électriques récents de BYD dans un format compact. Et, surtout, à un prix attractif. Bref, rendre la mobilité électrique accessible aussi aux ménages et clients particuliers et plus uniquement aux professionnels roulant en voiture de société.

Ce n’est toutefois pas la première voiture électrique à bas prix disponible sur le marché européen, la Dacia Spring ou la Leapmotor T03 ayant, par exemple, déjà ouvert cette voie avec des tarifs sous les 20 000 euros. La BYD Dolphin Surf ne vise d’ailleurs pas le titre de voiture électrique la moins chère du marché. Avec ce modèle, BYD table sur un positionnement plus polyvalent et moins « basique », avec plutôt la Hyundai Inster, la Citroën ë-C3 ou la Fiat Grand Panda dans le viseur, donc. Mais en conservant toujours une grille tarifaire sous la barre des 25.000 euros.

BYD Seagull, version Dolphin

Cette BYD Dolphin Surf se présente comme la version européenne, plus haut de gamme, d’une citadine électrique baptisée BYD Seagull. Un modèle aux prix très alléchants et qui cartonne en Chine depuis son lancement. BYD en a, l’air de rien, déjà écoulé quasiment un million d’exemplaires ! Le nom de « mouette » (Seagull en anglais) n’a toutefois visiblement pas été retenu pour l’Europe. Chez nous, le modèle se positionne comme un modèle compact et « fun » dans la famille Dolphin.

Lamborghini Urus de poche ?

Sur le plan pratique, la Dolphin Surf présente des dimensions parfaites pour naviguer en ville : 3,99 m de long, pour 1,72 m de large et 1,59 m de haut. Mais elle peut aussi compter sur des lignes plutôt travaillées pour séduire. La face avant, notamment, avec son regard menaçant affiche quasiment un look de Lamborghini Urus ou Lotus Eletre en réduction (enfin ,tout est relatif bien sûr…) !

Le profil est dynamisé, de son côté, par une ceinture ascendante couplée à un pavillon flottant prolongé par un spoiler aux dimensions sportives. Quant à la poupe, elle peut compter sur une signature lumineuse LED courant sur toute sa largeur pour asseoir le côté « premium » de cette citadine électrique.

Lime Green en série, pour taper dans l’œil

La peinture « Lime Green » offerte en série par BYD à sa Dolphin Surf enfonce le clou de son positionnement de citadine qui n’a pas envie de se fondre dans la masse ! De quoi un peu colorer nos villes ? Il faudra voir si la clientèle ne préférera finalement pas opter pour le blanc, le noir ou le bleu ciel proposés en alternatives. Pour être complet, notons aussi que la Dolphin Surf ne se pose que sur des jantes en aluminium en série, jamais sur des roues en tôle de base. Les jantes en alliage mesurent 15 ou 16 pouces selon l’exécution choisie.

Expérience

4 vraies places et 308 l de coffre

Compte tenu de ses dimensions compactes, la BYD Dolphin Surf ne se présente que comme une voiture à quatre et non à cinq places. Ce n’est pas vraiment une surprise. Mais elle profite non seulement de ses portes arrière mais aussi de son empattement plutôt généreux (2,5 m) pour permettre à quatre adultes de s’installer confortablement à bord. Et ce tout en ménageant encore un coffre assez spacieux pour le segment avec 308 l. Pas de frunk à l’avant, mais sous le plancher du coffre arrière, on trouve tout de même un espace suffisant pour ranger les câbles de recharge. En revanche, la modularité prévue est assez basique, avec simplement des dossiers arrière repliable selon la division 50/50 pour monter le volume total disponible à 1.037 l en cas de besoin. La Hyundai Inster, avec ses assises arrière coulissantes et ses dossiers avant aussi repliables reste donc la championne de la contorsion pour le segment.

Pour les familles, on notera aussi la présence de trois points d’ancrage Isofix à bord de la BYD, deux aux places arrière et un sur le siège passager avant.

Finition soignée et surtout…

Si l’on dénombre bien sûr de nombreux plastiques durs et creux par endroit, on appréciera tout de même le soin relatif apporté à la finition de l’ensemble. L’intérieur de cette Dolphin Surf est, à l’image de sa présentation extérieure ou de ses sièges avant typés « sport », plutôt soigné donc. Les zones de contact, comme sur les contre-portes ou l’accoudoir central, sont ainsi moussées et laissent une impression globale plutôt qualitative pour le segment.

… équipement complet !

Mais c’est surtout au rayon des équipements proposés que cette BYD Dolphin Surf se pose en référence de sa catégorie. Toutes les versions sont équipées de série de nombreuses aides à la conduite (ADAS) modernes, avec notamment le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage d'urgence automatique, l'aide au maintien de la trajectoire et le contrôle intelligent des feux de route. Parmi les équipements offerts en série, on peut encore citer le système d'info-divertissement à écran tactile rotatif de 10,1 pouces, les capteurs de stationnement arrière ainsi qu’une caméra de recul, de l’accès/démarrage sans clé NFT (pour utiliser son smartphone ou sa montre connectée par exemple), mais aussi de l’air conditionné ou encore de la fonction V2L (vehicle-to-load) permettant d’alimenter des équipements électriques jusqu’à 3,3 kW. Et si on lorgne vers les versions les plus huppées, la liste se complète d’un système de caméra 360 °, des sièges chauffants ou d’une zone à induction pour recharger son téléphone, par exemple.

Surveillant d’attention trop zélé

A l’usage, le système d’info-divertissement se montre plutôt convaincant. La possibilité de faire pivoter l’écran central du format paysage vers le portrait selon son envie du moment (la signature des intérieurs de BYD) reste plutôt gadget et finalement peu utile. D’autant plus que l’écran rebascule automatiquement en paysage si on utilise Android Auto ou Apple CarPlay. Ces deux fonctions sont toutefois disponibles sans fil et permettent de conserver les raccourcis de la climatisation dans le bas de l’écran.

Le surveillant d’attention, via une caméra intégrée au montant du pare-brise, se montre en revanche un peu trop zélé à l’usage. Rien que regarder le cockpit digital un instant pour surveiller sa consommation moyenne vous vaudra un rappel à l’ordre (dont le message d’alerte remplace les informations que vous cherchiez du regard…). Au-delà de ce « détail », on appréciera le contenu assez complet de l’affichage digital de 7 pouces et le fonctionnement réactif de la tablette centrale. Tout en regrettant que certaines fonctions du véhicule, comme moduler l’intensité du freinage régénératif par exemple, ne soient pas accessibles plus directement et réclament de naviguer au travers des menus « à la Tesla ».

 

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Conduite

e-Plateform 3.0

BYD ne lésine pas non plus sur les technologies offertes au plus petit modèle de son catalogue. Basée sur la récente e-Plateform 3.0 du groupe chinois, à l’instar de l’Atto 2 par exemple, la Dolphin Surf hérite notamment du premier système de transmission électrique « 8 en 1 » produit en série au monde. Il réunit en un seul module le moteur d'entraînement, le réducteur, le chargeur, le convertisseur de courant continu, le boîtier de distribution d'énergie haute tension, le contrôleur de gestion de la batterie, l'unité de commande du véhicule et le contrôleur du moteur afin de gagner en compacité.

Performances toniques en Comfort

Ce moteur est proposé en deux niveaux de puissance. Les versions Active et Boost développent 65 kW (88 ch) et 175 Nm de couple. La version haut de gamme Comfort, comme notre modèle d’essai, monte sensiblement le curseur en offrant quasiment le double ! La puissance maximale offerte grimpe en effet ici à 115 kW (156 ch) pour 210 Nm de couple. En route, cela permet à cette BYD Dolphin Surf Comfort de se montrer tonique et très réactive en cas de besoin. Les performances annoncées sur papier ne sont, certes, pas tonitruantes pour une citadine de quasiment 160 ch, avec un 0 à 100 km/h couvert en 9,1 s et une vitesse de pointe de 150 km/h. Mais on ne manque jamais de ressource sous la pédale, ni pour dépasser ni pour s’insérer sur les grands axes.

Outre ces deux niveaux de puissances, on retrouve aussi deux capacités de batterie dans les entrailles de la Dolphin Surf. Dans les deux cas, on dispose de la fameuse batterie dite « à lames » (Blade Battery) signature de BYD. De type Lithium Fer Phosphate (LFP), elle offre une capacité de stockage de 30 kWh sur la version Active de base ou de 43,2 kWh pour les versions Boost et Comfort.

Quelle autonomie pour la BYD Dolphin Surf ?

La première permet à la citadine électrique chinoise de revendiquer une autonomie WLTP de 220 km contre plus de 300 km pour la seconde (322 km WLTP en Boost et 310 km WLTP pour le haut de gamme Comfort). Ces deux batteries offrent aussi, respectivement, plus de 300 km et plus de 500 km WLTP d’autonomie selon le cycle urbain WLTP City, zone dans laquelle est censée évoluer le plus souvent cette BYD compacte.

On a relevé au bout de notre galop d’essai, couvert sur un parcours roulant lors d’une météo clémente, une consommation moyenne de 11,3 kWh/100 km à l’ordinateur de bord. On peut donc tabler sur un rayon d’action réel de plus de 300 km avec la « grosse » batterie en conduite coulée.

Polyvalence d’usage

En route, on apprécie le compromis assez efficace entre tenue de caisse et confort de marche. Certes, les raccords et autres déformations sont parfois répercutés assez sèchement. Mais pour une citadine, l’amortissement reste convaincant compte tenu de la tenue de caisse efficace. Avec cette BYD Dolphin Surf, on conserve un comportement dynamique plutôt plaisant ainsi qu’un confort général qui reste acceptable même aux vitesses autoroutières. Bref, une citadine assez polyvalente pour ne pas devoir uniquement se cantonner aux seules pérégrinations urbaines.

85 kW en DC

Pour les plus longues expéditions, on appréciera d’ailleurs la possibilité de recharger la batterie en courant continu à une puissance de 85 kW (65 kW pour la plus petite de 30 kWh). De quoi récupérer de 10 à 80 % de charge dans tous les cas en 30 minutes. Toutes les versions disposent aussi en série d’un chargeur intégré de 11 kW pour les recharges en courant alternatif.

Prix

Quel est le prix de la BYD Dolphin Surf 2025 ?

On l’a écrit, BYD ne positionne pas sa Dolphin Surf comme la citadine électrique la moins chère du marché. Elle ne vise pas les 18.990 euros de départ de la Dacia Spring. C’est plutôt sur le rapport équipement/prestation/prix que BYD table pour convaincre. Et c’est plutôt réussi, avec une grille tarifaire qui reste comprise entre 20.000 et 25.000 euros.

La version de base Active, avec sa petite batterie de 30 kWh mais son équipement déjà complet, démarre ainsi à 21.290 euros. Si on peut se le permettre, on lorgnera toutefois vers la version Boost qui permet de jouir de la batterie de 43,2 kWh (et de quelques équipements supplémentaires) pour un prix de départ glissant à 23.290 euros.

Mais notez que même la version de pointe Comfort, avec son moteur électrique plus tonique et son équipement pléthorique, reste sous la barre psychologique des 25.000 euros (24.990 euros). Soit le prix de base de la Hyundai Inster, dont la grille tarifaire oscille de 24.499 euros à 31.799 euros à titre de comparaison. Et des prix aussi compétitifs par rapport à la Citroën ë-C3 qui oscille, quant à elle, de 23.300 euros à 27.800 euros.

Quelle est la date de sortie de la BYD Dolphin Surf en 2025 ?

Officiellement, BYD lancera en grande pompe sa nouvelle citadine électrique à partir du 14 juin 2025 dans ses concessions. Mais notez que les commandes sont dès aujourd’hui ouvertes pour les amateurs pressés, avec des premières livraisons prévues alors dès cet été 2025. Pour être complet, rappelons que BYD propose une garantie de 6 ans / 150.000 km sur le véhicule et 8 ans / 200.000 km sur la batterie.

Verdict

La BYD Dolphin Surf offre le rapport prix/prestation/équipement le plus convaincant du marché, encore balbutiant, de la citadine électrique. Certes, dans l’absolu, un prix de +- 25.000 euros pour une voiture de moins de 4 mètres reste un montant conséquent. Mais compte tenu de la dotation offerte et des prix élevés encore d’application dans le domaine de la mobilité « sans émission » en 2025, on peut dire que cette BYD de poche est une « affaire » pour les clients souhaitant basculer vers la mobilité électrique.

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