Essai: Polestar 3, pratique et plaisant

Le look de l’emploi

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Polestar 3 a beau avoir été officiellement dévoilé il y a pratiquement deux ans, il n’a pas pris une ride pour autant. Long de 4,9 m, il affiche des courbes à la fois dynamiques et trapues grâce à son 1,968 m de large pour « seulement » 1,614 m de haut. Et n’allez pas imaginer que parce qu’il s’agit d’un imposant SUV, Polestar a négligé son aérodynamisme au profit de son look. Le constructeur sino-suédois a même installé une sorte d’aileron avant juste au-dessus de la « smart-zone » qui affiche fièrement une grande partie des capteurs nécessaires aux aides à la conduite. Qu’on apprécie son design ou pas, le Polestar 3 ne laisse en tous cas pas indifférent.

À l’intérieur, c’est un peu la même histoire, Polestar n’a rien laissé au hasard et l’on retrouve tout de suite l’ambiance typique de la marque. Une atmosphère que l’on doit en grande partie au look épuré de son habitacle, mais également à ses finitions exemplaires ainsi qu’à ses matériaux si particulier à la fois premium et respectueux de l’environnement.

Facile d’utilisation, à quelques détails près…

Année 2023 (enfin, finalement 2024) oblige, l’habitacle du Polestar 3 fait la part belle aux écrans. Le SUV électrique dispose de série d’un petit combiné d’instruments digital de 9 pouces ainsi que d’un grand écran central vertical de 14,5 pouces. Le tout peut encore être épaulé par un optionnel affichage tête haute de 9,5 pouces. Tous ces écrans fonctionnent grâce à un système d’infodivertissement au look lui aussi simple, épuré, presque minimaliste, mais diablement efficace et facile à utiliser grâce à ses grandes zones tactiles. Et puisque le tout est basé sur Android Automotive OS, il est possible d’y installer une multitude d’applications tierces pour écouter sa musique, ses podcasts ou encore regarder du contenu vidéo lors des charge. Quant à la navigation, elle est gérée par Google Maps. Et tout ça peut même être commandé par la voix grâce à l’assistant du géant de la Silicon Valley. Autant dire qu’il n’y a même pas besoin de se connecter à Apple CarPlay ou Android Auto même si cela est possible et peut même se faire sans fil. Mais si les différents écrans la Polestar 3 sont on ne peut plus facile d’utilisation, on ne peut pas en dire autant des boutons, entièrement noirs, installés sur son volant en revanche. A l’usage, il n’est pas toujours aisé de se rappeler leur fonctions précises. D’autant qu’elles peuvent même varier selon l’endroit où l’on se trouve dans le système. Heureusement, ce n’est qu’un détail et le Polestar 3 a encore beaucoup d’autres atouts pour convaincre.

Grâce à son empattement de 2,985 m, les passagers arrière disposent d’un espace tout simplement royal ! Cerise sur le gâteau, bien qu’il s’agisse d’un SUV électrique disposant à la fois d’une ligne de toit basse et d’une grosse batterie sous son plancher, les occupants de la seconde rangée peuvent tout de même passer leurs pieds sous les sièges de la première. On est vraiment bien installé à l’arrière du ce SUV. L’agencement de ses différents coffres est en revanche un poil plus particulier. Sous son capot se cache un volume de chargement 32 l permettant d’y glisser les câbles de recharge et même un petit sac. Pas mal. À l’arrière en revanche, le coffre est certes pratique, mais pas spécialement volumineux pour un véhicule de ce gabarit. Il évolue en effet de 484 l sous la plage arrière et jusqu'aux dossiers de la seconde rangée à 1 411 litres une fois tous les sièges rabattus et ce en comptant son sous-coffre de 90 l. On a connu mieux… Mais le Polestar 3 se rattrape un peu grâce à son plancher pouvant se replier pour à la fois diviser l’espace et offrir des crochets afin d’y accrocher jusqu’à 3 sacs. Pratique pour éviter que vos courses ne finissent par se balader partout dans le coffre. Notons également que, contrairement au Volvo EX90 qui repose sur la même plateforme, le Polestar 3 n’existe pas en configuration 7 places.

Jusqu’à 380 kW (517 ch), 910 Nm et 631 km

Actuellement, Polestar ne propose encore que deux variantes de son Polestar 3. En entrée de gamme, on retrouve la version Long range Dual motor qui, comme son nom l’indique, dispose de deux moteurs développant ensemble 360 kW (489 ch) et 840 Nm de couple. Parfaitement identiques en termes de puissance, ils permettent au Polestar 3 d’abattre le 0 à 100 km/h en 5 s. Pas mal, mais il peut aller encore plus vite grâce au pack Performance ! Ce dernier confère uniquement à son moteur arrière 20 kW (28 ch) et 70 Nm supplémentaires afin d’afficher un total de 380 kW (517 ch) et 910 Nm ! Avec ce surplus de puissance, le Polestar 3 ne réclame plus que 4,7 s pour atteindre 100 km/h. Pack Performance ou pas, le SUV électrique sino-suédois est limité à 210 km/h. Ses deux variantes profitent également de la même batterie de 111 kWh. Elle permet à la version la plus sportive de revendiquer jusqu’à 561 km d’autonomie WLTP et à la plus sage de parcourir jusqu’à 631 km par charge. Une fois à plat, le Polestar 3 peut compter sur une puissance de charge maximale de 250 kW pour passer de 10 à 80 % de niveau de batterie en une demi-heure. Une version Long range Single motor disposant d’une seule unité motrices arrière permettant d’augmenter son autonomie devrait également être disponible d’ici la fin de l’année.

Pour voyager et s’amuser

Tout comme un certain Lotus Eletre avec qui il partage également une partie de sa base technique, le Polestar 3 est un SUV électrique qui ne manque pas de dynamisme ! Et comme son jumeau sino-anglais, il n’affiche pas sa sportivité en masquant son poids, mais plutôt en travaillant avec ce dernier. Pour ce faire, il dispose d’une multitude de technologie et d’atouts comme une suspension pneumatique active, une répartition des masses idéales, mais surtout une fonctionnalité de « torque vectoring » brillamment réglée. Uniquement installée sur le moteur arrière, cette technologie permet d’accélérer la roue extérieure tout en ralentissant celle se trouvant à l’intérieur afin d’améliorer son agilité. Grâce à cette fonctionnalité, on sent un train arrière véritablement plus vivant, ce qui est loin d’être désagréable. La puissance supplémentaire du moteur postérieur de la variante Performance renforce encore le sentiment que l’on se trouve à bord d’un véhicule typé propulsion. Un véhicule qui, dans de bonnes conditions, peut même s’autoriser quelques petites dérives en sorties de courbes ! En plus d’être agréable, même amusant à conduire, le Polestar 3 profite également d’un bon niveau d’insonorisation, de confort ainsi que d’un mode une pédale bien calibré. Autant dire qu’il est à l’aise en toutes circonstances. Disons que s’il fallait choisir un grand véhicule pour enchainer les kilomètres sur autoroute avant d’arriver dans un col de montagne et quand même profiter de ses petites routes, le Polestar 3 est un candidat pour le moins alléchant.

Malgré une arrivée plus que tardive sur le marché, le Polestar 3 n’a pas vu ses prix flamber, bien au contraire. Il est désormais disponible à partir de 86.800 € en variante Long range Dual motor et à partir de 93.400 € avec le pack Performance, soit 3.100 € de moins que les tarifs annoncés lors de sa présentation en octobre 2022.

Le Polestar 3 est grand SUV électrique qui coche de nombreuses cases. Non content d’afficher un look qui ne laisse pas indifférent, il profite également de belles performances, d’une autonomie généreuse et d’un comportement routier (très) agréable tout en affichant une facilité d’utilisation indéniable. Il n’est certes pas exempt de défauts, mais on se verrait tout de même bien enchainer les kilomètres à son volant.