Le KGM Musso EV est, contrairement au Musso thermique (toujours au catalogue), davantage un pick-up « lifestyle » qu’un véritable « cheval de trait » ! Avec une capacité de charge utile de seulement 500 kg et ne pouvant pas remorquer plus de 1.800 kg, il ne sera pas souvent utilisé pour tirer du lourd... Après notre première prise en main en octobre, nous avons pu l’essayer une semaine en Belgique, de quoi faire un test approfondi en usage quotidien. Qu’en ressort-il en matière de consommation réelle et d’autonomie au quotidien ?
Consommation officielle et autonomie du KGM Musso EV
Commençons par la théorie. Selon KGM, le Musso EV pourrait parcourir jusqu’à 420 km WLTP, grâce à une batterie de 81 kWh nets. C’est ce qui vaut pour la version d’entrée de gamme à roues avant motrices et développant 207 ch, soit celle que nous avons essayée. La consommation normalisée est de 23 kWh/100 km, mais elle inclut les pertes lors de la recharge (si vous vous êtes déjà demandé pourquoi les calculs ne tombent jamais juste avec les véhicules électriques…). Pour atteindre ces 420 km d’autonomie, la consommation réelle devrait donc être de 19,3 kWh/100 km. Il existe aussi une version 4WD, dotée d’un second moteur sur l’essieu arrière (et totalisant 237 ch), et qui annonce quant à elle 379 km d’autonomie (et seulement 400 kg de charge utile…).

Un mauvais départ…
Et en pratique ? Les chiffres que nous avons observés étaient malheureusement nettement moins réjouissants ! Certes, les températures durant notre semaine d’essai étaient plutôt basses, autour de 5°C, ce qui n’est certes pas l’idéal pour un VE. Lors du premier trajet autoroutier pour rentrer, nous avons vu la consommation grimper à 29 kWh/100 km ! En d’autres termes, cela correspond à… 280 km d’autonomie. Ce qui est franchement décevant ! Pourtant, l’ordinateur de bord restait imperturbablement optimiste et croyait toujours à une autonomie totale proche de 400 km sur cette charge…

…et un constat global tout aussi décevant !
Spoiler : nous n’avons jamais atteint cette autonomie. Même si, sur routes secondaires, il est possible de faire baisser la consommation sous les 25 kWh/100 km (soit environ 325 km d’autonomie), notre moyenne, après plus de 300 km parcourus, est restée bloquée à 29 kWh/100 km. Notons que nous avons emprunté un parcours varié, sur un mélange de trajets courts et longs. Bon à savoir : la pompe à chaleur n’est de série qu’à partir du deuxième niveau d’équipement, baptisé Platinum. L’autonomie réelle du KGM Musso EV est donc plutôt de 280 km en hiver. En été, 300 à 350 km devraient être possibles…

La recharge : pas sans souci…
Et la recharge ? Ce n’est pas non plus le point fort du KGM Musso EV. Le chargeur AC de 11 kW est conforme aux attentes du segment (de 0 à 100 % en 8h45). Mais notre session de charge a été interrompue après seulement 15 % récupérés ! Cela pourrait tout aussi bien être dû à la borne (aucun message d’erreur n’est apparu), mais notre véhicule d’essai a souffert de plusieurs problèmes électroniques (assistances à la conduite impossibles à désactiver, accessoires refusant de s’éteindre du premier coup empêchant le verrouillage du véhicule…). Nous soupçonnons donc le Musso EV d’être à l’origine du souci ! Autre point faible : il n’y a pas de frunk pour ranger les câbles, qu’il faut donc entasser derrière la banquette arrière…
Nous n’avons pas testé la charge rapide DC, mais elle peut atteindre 120 kW, ce qui permet de passer de 10 à 80 % en 36 minutes. Une vitesse qui n’est pas très folichonne, mais pas catastrophique non plus ! Le KGM Musso EV peut enfin alimenter des appareils électriques externes (technologie V2L), mais uniquement via un adaptateur branché sur la prise de recharge, et non via une prise intégrée dans la benne ou l’habitacle. Dommage…

Pas le meilleur, mais le moins cher
Bref : le KGM Musso EV montre donc ses faiblesses non seulement comme pick-up, mais aussi comme voiture électrique. Il se rattrape toutefois sur un point, à savoir son prix : il est disponible à partir de 44.490 € sans réductions ! Actuellement, KGM applique une remise de 2.500 € plus une prime de reprise de 2.000 €, ce qui permet d’acquérir ce pick-up électrique dès 39.990 €. Il reste ainsi nettement moins cher que ses concurrents : le Maxus eTerron 9 (dès 69.464 € TVAC), le Toyota Hilux BEV (attendu autour de 60.000 €) et l’Isuzu D-Max EV (à partir de 85.293 € !). De quoi tolérer ses défauts ?














