Essai : Opel Mokka Electric, mi‑figue mi‑raisin

Opel a souvent été critiquée pour son manque d’audace stylistique… Pourtant, ici, il faut bien admettre que ce Mokka est des plus réussis, notamment avec la teinte verte de notre voiture d'essai ! Ainsi paré, ce SUV se démarque dans la rue. Parmi les détails marquants, citons le toit noir contrasté (en option), un traitement qui peut par ailleurs s'étendre jusqu’au capot, l'arrière effilé ainsi que la bande chromée ou noire qui domine les vitres latérales.

Un habitacle austère

Dans l'habitacle, l’Opel Mokka présente une ambiance nettement plus sobre. L'accent est clairement mis sur le gris ou le noir, avec de nombreux plastiques « Piano Black » sur le tableau de bord et la console centrale. Franchement, on ne voit pas comment cet ensemble pourrait bien vieillir... L’ « Opel Pure Panel », pour sa part, se compose de deux écrans numériques, tous deux très lisibles, mais trop peu intuitifs. L'écran du conducteur est difficilement personnalisable, tandis que l'écran tactile central laisse une trop grande place à la température ambiante. Un choix curieux car vous disposez toujours d'un panneau de commande avec des molettes physiques pour régler votre confort thermique ! L’agencement numérique pourrait donc être revu...

Un espace arrière réduit

En termes d’habitabilité, les passagers avant ont leurs aises. Les sièges sport sont agréables et moelleux, tout en offrant un soutien suffisant. Bon point également pour l’amplitude des réglages : tous les formats trouveront une bonne position de conduite ! Hélas, les grands gabarits installés à l’avant ne laisseront probablement plus beaucoup d’espace aux passagers arrière : à vrai dire, nous qualifierions le Mokka de 3+2 plutôt que de véritable véhicule à 5 places. En outre, à l'avant, l’inclinaison du plancher rend la position assez désagréable pour les longues jambes. Heureusement, le coffre reste tout à fait utilisable, avec un volume de 310 à 1.060 litres, ce qui est dans la moyenne basse pour un SUV compact. En revanche, le Mokka ne disposant pas de « frunk », soit un coffre avant, les câbles de recharge doivent migrer dans le coffre arrière...

Standard ou Long Range ?

Opel laisse le choix entre deux motorisations entièrement électriques. En effet, l'Opel Mokka Electric 2024 est disponible en version d'entrée de gamme et en version « Long Range ». La première nommée conserve le moteur électrique de 100 kW (136 ch) : couplé à une batterie de 50 kWh (45 kWh utilisables), cela donne une autonomie WLTP d'un peu moins de 340 km. La version Long Range, quant à elle, ne coûte que 1.300 euros de plus (mais vous devrez opter pour la finition GS pour l'obtenir) et offre 115 kW (156 ch) de puissance, une batterie de 54 kWh (51 kWh utilisables) et 406 km d'autonomie WLTP. Le 0 à 100 km/h ne prend que 9 secondes dans ce cas, pour une vitesse maximale limitée à 150 km/h. Combien de temps dure la recharge d’un Opel Mokka Electric ? Comptez environ 5 heures sur une borne de 11 kW, la charge rapide permettant d'atteindre 80 % de charge en 30 minutes, à une puissance de 100 kW.

Le nouveau moteur vaut donc réellement la peine, car il est non seulement plus silencieux et légèrement plus puissant, mais il est aussi plus sobre ! Tout cela concourt à rendre l’Opel Mokka Electric un peu plus polyvalent. Il s'agit de la même combinaison moteur-batterie que l'on retrouve dans pratiquement tous les modèles électriques compacts de Stellantis, du Peugeot e-2008 à la Citroën ë-C4 X. Selon Opel, vous devriez parvenir à une consommation moyenne oscillant entre 15,2 et 15,5 kWh/100 km. Pour notre part, nous avons atteint environ 16 kWh/100 km lors de notre essai, ce qui est un assez bon résultat, conforme à ce que nous avons relevé sur d'autres modèles équipés de ce même ensemble. Quelle est l’autonomie d’un Opel Mokka Electric ? Tablez sur environ 300 à 350 km en pratique, en fonction des conditions et des routes empruntées.

Pas lourd, mais plus lourd

Cette batterie relativement compacte signifie également que le Mokka n'est pas très lourd pour une voiture électrique (environ 1.550 kilos à vide), ce qui devrait avoir un impact positif sur la tenue de route. Certes, vous n’avez nullement l’impression de trimballer deux tonnes avec vous, mais la différence avec la version essence est assez nette au volant. Il faut dire que cette dernière affiche facilement 300 kilos de moins sur la balance ! Les réactions au volant ne sont pas aussi franches et la suspension fait preuve de moins de souplesse sur les irrégularités.

Non, l’Opel Mokka Electric n’est pas franchement excitant à conduire. Le moteur électrique délivre sa puissance progressivement, et ce n'est que sur le mode Sport que la totalité des 156 chevaux se libèrent sous votre pied droit. Si la direction est précise, elle manque de réversibilité. Ce qui aurait été le bienvenu, par ailleurs, car cette masse supplémentaire rend le Moka plus sous-vireur. N’allez donc pas considérer le Mokka Electric comme un hot-rod, mais plutôt comme un véhicule pour vous déplacer de A à B. Difficile de le lui reprocher…

Prix de l'Opel Mokka Electric 2024

En Flandre, seul le Mokka Electric 50 kWh est éligible à la prime des voitures électriques (limitée aux véhicules de moins de 40.000 euros) : la version d'entrée de gamme Edition est affichée à 38.900 €, contre 40.000 € tout rond pour la GS. La version Long Range (disponible à partir de la finition GS) coûtera au minimum 41.300 euros. Mais il ne fait aucun doute que votre concessionnaire Opel vous fera une remise pour rendre ce SUV électrique éligible à la prime flamande. Cela reste tout de même une grosse somme, car Opel propose le Mokka essence à partir de 27.700 euros ! La bonne nouvelle, c'est que l'on peut déjà trouver des Opel Mokka-e d’occasion pour environ 20.000 euros, ce qui reste une très bonne affaire, en dépit d’une autonomie plus réduite !

Après une semaine passée à son volant, l’Opel Mokka Electric ne nous a pas vraiment séduits. Certes, nous avons aimé son design et la sobriété de sa motorisation, mais au volant, on ne ressent que peu d’émotion... Ajoutez à cela un espace intérieur décevant et un surcoût important par rapport à la version essence, et vous comprendrez notre sentiment mitigé. Un bilan en demi-teinte ? Sans doute, car il existe des modèles plus convaincants au sein de Stellantis et disposant de la même technologie.