Les passionnés de Renault anciennes le savent : de nombreux modèles frappés du losange avaient sous le capot un moteur « Cléon-Fonte ». Entre 1962 et 2004, ce bloc a équipé presque toute la gamme du constructeur : de la Floride à la Twingo, en passant par la R4, la R5 (y compris les versions Turbo) et même la Clio. Mentionnons encore les R8 Gordini, ainsi que l'Alpine A110 première du nom pour n’en citer que quelques-unes... Ce moteur tirait son nom de l’usine où il était produit : Cléon, en Normandie. Depuis 2015, on y fabrique également des moteurs électriques… Et le millionième vient tout juste d’être produit !

Des moteurs pour Alpine
Il s’agit donc d’un jalon symbolique qui s’ajoute aux plus de 100 millions de moteurs et boîtes de vitesses fabriqués depuis l’ouverture du site en 1958. Mais la grande nouveauté, c’est surtout le démarrage de la production du nouveau moteur électrique 7DL. Il s’agit du double moteur arrière qui équipe la nouvelle Alpine A390. Après le moteur conçu pour l’A110 dans les années 60, l’histoire se répète aujourd’hui, cette fois en version électrique et sous le capot d’un modèle totalement différent. Le moteur 6AM de 160 kW, déjà produit à Cléon pour l’Alpine A290, sera également utilisé à l’avant de l’A390. Ce n’est donc pas une première, mais le 7DL s’en distingue clairement.


Une technologie sur mesure
Le 7DL est un double moteur, combinant deux unités de 125 kW pour une puissance totale de 250 kW. Ce système permet le torque vectoring, c’est-à-dire la répartition du couple entre les roues arrière gauche et droite, pour un comportement plus agile dans les virages. Ce principe est similaire à celui d’un différentiel à glissement limité sauf qu’il est ici géré électroniquement. Pour assurer un fonctionnement optimal tout en maîtrisant la consommation d’énergie, un haut niveau de précision et d’expertise est indispensable ! Et c’est justement ce que revendique fièrement la direction de l’usine de Cléon.

‘Industry 4.0’
Renault mise fortement sur la production locale et le savoir-faire technique comme piliers de sa chaîne de valeur, mais aussi comme levier pour réduire l’empreinte carbone. Un point que la marque met en avant à chaque occasion ! Depuis 2017, l’usine de Cléon est engagée dans une transformation digitale de ses lignes de production, un processus qui lui a valu le label Industry 4.0 du Forum économique mondial. Les composants y sont rendus plus compacts et plus performants, tandis que la chaîne de production est supervisée par l’intelligence artificielle, ce qui garantit flexibilité, rapidité et fiabilité. La preuve que, même à l’ère de l’électromobilité, les moteurs ont encore un rôle clé à jouer.