François Piette

10 DÉC 2010

La résurrection inattendue !

A l’agonie, SsangYong était quasiment donné pour cliniquement mort, ces derniers mois en Belgique. Plus d’importateur, une gamme de modèles défraîchis et qui plus est affublés d’un physique rocambolesque n’ont pas vraiment aidé dans les derniers instants… Mais c’était mal connaître le secteur et les capacités de certains organismes financiers ! Les caisses renflouées par des fonds indiens et un nouvel importateur annoncé pour le Benelux (Alcopa), SangYong se sent une seconde jeunesse ! Mais le plus insolite, c’est leur nouveau modèle, étudié alors que les caisses étaient vides ! Le Korando, tout nouveau tout beau, reflète le futur de la marque !

Enfin, du neuf !

Entre l’inclassable Actyon Pick-Up, l’improbable Rodius et le morne Kyron, la gamme SsangYong avait besoin d’un sérieux coup de neuf ! Voilà qui est chose faite, avec ce Korando ! En dépit d’un état de faillite déclaré, le Coréen a malgré tout trouvé les fonds pour étudier un tout nouveau modèle ! Et par tout nouveau, j’entends un nouveau châssis, une nouvelle carrosserie, un nouveau moteur,… Bref, faire table rase du passé et miser sur l’avenir ! Audacieux et cela mérite assurément de se pencher sur son cas. Le Korando est donc ressuscité ! Non pas sous la forme d’un rustique tout-terrain comme on le connaissait dans le passé, mais sous l’aspect d’un SUV très classique. Un SUV coréen de 4,4 m de long qui vient chasser sur les terres des Kia Sportage et autres Hyundai iX35, voilà une guerre fratricide !

Et il nous dit quoi ?

Il nous dit tout d’abord qu’il délaisse l’ancienne architecture de propulsion qui se transformait de temps à autres en transmission intégrale, pour une transmission plus conventionnelle, à deux roues avant motrices. Une SsangYong traction avant ? Avant que les puristes ne crient au scandale, le constructeur rajoute que ce modèle est toutefois disponible en quatre roues motrices. Un système qui entraîne prioritairement les roues antérieures et ne met les roues arrière à contribution que lorsqu’un patinage est détecté. Voilà qui le rapproche d’autant de ses rivaux de chez Hyundai et Kia !

Giugiaro

Au pinceau, on retrouve un maître d’œuvre, Giorgetto Giugiaro, le Michel Ange de la carrosserie automobile. S’il a probablement connu des plus grands moments d’inspiration, il a toutefois exécuté un boulot correct sur le Korando, qui affiche un visage élégant et dynamique… Sa plastique ne prête cependant pas aux fantasmes, même si je dois avouer un petit penchant pour le léger décrochage de la ceinture de caisse arrière. Dans l’habitacle, l’ambiance est plutôt triste, les plastiques n’appellent pas forcément à beaucoup de flatterie, mais force est de reconnaître que la qualité d’assemblage y est. Le tout est rehaussé par des inserts en aluminium qui égayent un peu l’ensemble !

Sous le capot !

Tout beau tout neuf, le 4 cylindres diesel maison n’a absolument rien à envier à ses concurrents européens ! D’une cylindrée de 2 litres, il délivre 175 chevaux et un couple de 360 Nm entre 2.000 et 3.000 tr/min. Trop costaud pour notre fiscalité ? Pas de soucis, dès janvier, une version 149 chevaux sera introduite sur le marché. La boîte est manuelle et compte 6 rapports. Mais en option, elle peut également être automatique, toujours avec 6 rapports !

En route ?

Il faut bien le dire, mes précédentes expériences des produits de la marque ne m’ont pas laissé un souvenir des plus complimenteurs… Mais cette fois, force est d’admettre que le constructeur ne s’est pas loupé et a visé juste ! Sur la route, le Korando se montre très sain, avec des suspensions homogènes et offre un bon compromis entre confort et tenue de route. Le moteur est assez brillant et reprend très correctement à bas régimes pour ensuite pousser vaillamment ! Le bilan est donc très positif !

Et de confort, en est-il question ?

Oui ! L’insonorisation est grevée par la sonorité assez rugueuse de la mécanique en charge, mais pour le reste, le niveau est très bon ! L’habitabilité est étonnante (pour le gabarit du véhicule) aux quatre places et le coffre offre un volume correct de 486 litres ! Notons que ce dernier peut être aidé par une banquette rabattable et formant un plancher plat ! Alors, que lui reprocher à ce Korando ? Une finition un peu légère face aux concurrentes (quoique très acceptable), un style intérieur et extérieur assez anodin et une sonorité moteur un peu présente… Bien peu de choses, en somme… Surtout si l’on considère le chapitre suivant !

Les prix !

Trois niveaux de finition sont prévus : Crystal, Quartz et Sapphire ! De pompeuses appellations, mais qui offrent, dès le niveau de base, un équipement déjà correct : climatisation manuelle, jantes alliage de 16 pouces, régulateur de vitesse avec fonction éco, assistance au démarrage en côte, les rétroviseurs électriques et chauffants, la radio avec six haut-parleurs, une connexion Bluetooth et USB, le volant multifonctions,… A 22.990 €, vous ne serez pas volé ! Mais une fois n’est pas coutume, nous vous conseillons de lorgner directement du côté de la version haut de gamme : à 25.490 €, elle offre une dotation de base des plus complètes : cuir, jantes de 18 pouces, sièges avant et arrière chauffants, climatisation automatique,… Et la dernière bonne nouvelle ? La garantie 5 ans ou 100.000 km ! Regrettons juste un programme de personnalisation (option) quasi absent, une lacune commune à bien des voitures asiatiques. La consommation est annoncée à 6 l/100 km.

Conclusion

Le Korando s’insère sur un marché déjà bien bouché, mais déboule avec des arguments chocs : un prix très serré, un équipement complet (surtout en Sapphire), une habitabilité étonnante et des prestations très correctes ! Sans oublier que le tout est assorti à une garantie fort généreuse de 5 ans ! Vous dites ? C’est pareil chez Hyundai et Kia pour les iX35 et Sportage ? Décidément, les Coréens brûlent la politesse aux Européens sur ce marché…
 

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