François Piette

24 NOV 2009

Victoire française à la World VW Fun Cup

On attendait les équipages italiens et belges aux premières loges dans cette World VW Fun Cup disputée sur le circuit de Misano. Ils ont été exacts au rendez-vous… mais n’ont pu battre en brèche la nette suprématie affichée par les Français Wilfried Merafina et Emmanuel Orgeval. Ceux-ci ont contrôlé les événements avec une impressionnante maestria pour l’emporter devant les Belges Pierre Piron-Alain Delrez et les Italiens Bergamaschi-De Castro-Nale tandis qu’en catégorie « essence », le pavillon noir-jaune-rouge est monté au pavois grâce à Patrick Van Impe-Michael Leenders.

Grâce à une mise en grille parfaitement orchestrée, la meute des 57 VW Fun Cup s’élance avec quelques secondes d’avance sur l’horaire pour une première manche de 180 minutes au terme de laquelle les compteurs seront remis à zéro pour tous les concurrents ayant effectué le même nombre de tours. Si le poleman Simone Pellegrinelli (GDL Racing 9) s’offre le plaisir de terminer le premier tour en tête, Luigi Vroman (Racing Club Partners 1) et Emmanuel Orgeval (TTM DTI) pointent d’emblée aux avant-postes. Dès le 3e passage, le Français s’installe d’ailleurs au commandement et creuse progressivement l’écart sur un peloton où Manu Nava (Cornélis Racing Quick), Pierre Piron (Astur Car) et Michel Simul (Colson Racing) tracent leur route avec autorité.

Coups de théâtre

Le premier abandon marquant de cette World VW Fun Cup survient une grosse heure après le départ quand Fabio Paoleschi qui a relayé Michel Simul sur la voiture championne de Belgique 2009 rentre précipitamment au stand. Le diagnostic est vite posé : rupture du tendeur de la courroie de distribution, l’abandon est irrémédiable pour le Colson Racing : « C’est la mécanique, on ne peut rien y faire… Nous aurions vraiment voulu conclure notre saison sur un coup d’éclat mais ce sera pour 2010 », conclut avec philosophie Victor Colson le patron du team. Les rebondissements se succèdent ensuite à un rythme soutenu : accrochage pour Nathalie Maillet (Racing Club Partners 1), collecteur d’échappement fendu puis radiateur d’huile explosé chez Pierre-Etienne Bordet (Rétrodor), boîte de vitesses cassée sur la VW Fun Cup essence de Nigel Greensall (D&D Financials), accrochage pour Paolino Chimentin (MIHC Sport).

Manifestement un petit cran au-dessus de la mêlée, Wilfried Merafina et Emmanuel Orgeval (TTM DTI) poursuivent leur cavalier seul durant les deuxième et troisième heures de ronde, rejetant de plus en plus d’adversaires à un tour. Lorsque s’abaisse le drapeau à damier provisoire, ils ne sont plus que six à avoir couvert le même nombre de boucles et il apparaît évident que c’est entre eux que va se jouer cette 4e World VW Fun Cup. Derrière le tandem français, on pointe trois formations italiennes, dans l’ordre Flaminio-Calcinati-De Castro (BD Racing 2), Bergamaschi-De Castro-Nale (BD Racing 1) et Merlo-Palopoli-Memmola (G-Force), suivis par les meilleurs représentants belges, Nava-Gressens-Vanhakendover (Cornélis Racing Quick) et Piron-Delrez (Astur Car).

Les voitures « essence » dans le coup

Ayant concédé un tour à moins de 10 minutes de l’arrivée, les Transalpins Cassera-Pellegrinelli (GDL Racing 9) deviennent les leaders… des équipages abordant la seconde manche pour le fun avant tout. Ils précèdent Debrus-Martin-Rosoux (Debrus Design .com) dont la monture souffre d’un mal mystérieux (« Le moteur développe sa puissance normale mais l’auto manque de vitesse », expliquent-ils), Vandenabeele-Gérard-Mondron (VV Speed) et Godard-Ryhon-Brugmans (Cityzen Promotion Immobilière).

Au terme de ces trois heures de ronde, on note l’excellent comportement des ténors de la catégorie « essence », Van Impe-Leenders (SWR Arabian Sun Horses) et Jacob-Bonnel (Optimum Racing 2) pointés aux 12e et 13e échelons de la hiérarchie. Les premiers nommés connaissent pourtant une fin de parcours sous haute tension, la suspension avant droite ayant déclaré forfait en vue du drapeau à damier. Patrick Van Impe parvient à franchir la ligne et durant les 5 minutes accordées aux mécanos pour intervenir avant le départ de la seconde confrontation, ses mécanos vont réussir l’exploit de remplacer l’organe touché : « Ils ont fait ça en 3 minutes, c’est incroyable et je leur tire un fameux coup de chapeau », s’exclame le pilote.

Les leaders intraitables

Le groupe de tête va perdre un élément durant la « mi-temps » : Merlo-Palopoli-Memmola font changer leurs plaquettes de freins ce qui les contraint à s’élancer depuis la pitlane et leur vaut une pénalité d’un tour. Ils ne sont donc plus que cinq prétendants aux lauriers mondiaux. Et le restart est à peine donné – sous un soleil bienvenu – que le quintette devient un quartet, Manuel Flaminio (BD Racing 2) dégringolant dans le classement en raison d’une fuite de liquide de refroidissement.

D’entrée de jeu, Emmanuel Orgeval se charge de rappeler qui est le patron de cette World VW Fun Cup : au rythme d’une bonne seconde au tour, il s’assure un avantage confortable sur Pierre Piron qui n’amuse pourtant pas le terrain. Manu Nava suit à distance tandis que Sabino De Castro se trouve englué dans le peloton après un changement de plaquettes de freins.

Même s’ils n’ont plus aucune chance de décrocher la timbale, plusieurs équipages mettent un point d’honneur à animer cette seconde manche… derrière Merafina-Orgeval absolument intraitables. Leurs compatriotes et équipiers Grégory Guilvert-Bruno Besson (TTM) se payent le luxe de hisser leur VW Fun Cup « essence » dans le top 5 absolu au milieu des TDI BlueMotion, Nathalie Maillet-Luigi Vroman-Philippe Stéveny-Olivier Bouche (Racing Club Partners 1) montrent que sans deux accrochages, ils pouvaient briguer une place sur le podium, François Godard-Sébastien Ryhon-René Brugmans (Cityzen Promotion Immobilière) évoluent sur le même tempo que les ténors tandis que les jeunes Cédric Bollen-Nicolas Lamy-Philippe Willems-Hakim Ouassini (Colson Racing 2) mettent un peu de baume au cœur à une équipe ayant perdu trop tôt sa voiture de pointe.

Dans le dernier tour…

La situation semble figée quand la nuit tombe peu à peu sur Misano. Un ultime rebondissement va pourtant modifier une dernière fois le classement. Constatant que la voiture du Cornélis Racing Quick peine à tenir la cadence. Alberto Bergamaschi et ses équipiers sonnent la charge pour revenir dans le sillage des récents vainqueurs de Hockenheim qui vont perdre la médaille de bronze dans… le dernier tour : « Une fuite au turbo », commente tristement le trio belge privé in extremis d’une place sur le podium.

Aucun incident ne perturbe par contre la fin de parcours des leaders qui offrent à la France cette World VW Fun Cup 2009 : « Une course limpide qui avait pourtant mal débuté puisqu’un problème de pression de turbo nous avait handicapés samedi », expliquent les vainqueurs. « Heureusement, tout est ensuite rentré dans l’ordre et les deux manches se sont déroulées sans la moindre anicroche. Cette victoire constitue une belle récompense pour toute l’équipe qui a travaillé dur après une saison 2008 un peu frustrante ; aux dernières 25 Heures encore, la guigne nous attendait alors que nous avions joué dans le top 3 durant les trois quarts de l’épreuve. Si le team TTM est jusqu’ici le seul en France à avoir joué la carte du bloc TDI BlueMotion, il est clair que ce succès va inciter d’autres formations tricolores à adopter la même approche… »

Wilfried Mérafina et Emmanuel Orgeval l’emportent finalement devant Pierre Piron-Alain Delrez, partagés entre le plaisir de monter sur le podium et la frustration que ressentent automatiquement les seconds, et Alberto Bergamaschi-Sabino De Castro-Roberto Nale meilleurs représentants italiens sur leurs terres. On trouve ensuite les malchanceux Manu Nava-Eric Gressens-Michel Vanhakendovers (Cornélis Racing Quick), leurs équipiers François Godard-Sébastien Ryhon-René Brugmans (Cityzen Promotion Immobilière) et Gilles Debrus-Maxime Martin-Pierre-Yves Rosoux (Debrus Design.com).

Quant à la victoire en catégorie « essence », elle revient à Patrick Van Impe et Michael Leenders dont la fin de course n’a pas été de tout repos : « A 5 tours de la fin, le stand m’a passé un panneau m’indiquant que mon avance n’était plus que d’une vingtaine de secondes », raconte Patrick. « Là, j’ai compris que j’avais intérêt à me réveiller un peu… »

Classement final
1. Merafina-Orgeval (Fra-TTM DTI), 170 tours ; 2. Piron-Delrez (Bel-Astur Car), à 2.02.861 ; 3. Bergamaschi-De Castro-Nale (Ita-BD Racing 1) à 1 tour ; 4. Nava-Gressens-Vanhakendover (Bel-Cornélis Racing Quick) ; 5. Godart-Ryhon-Brugmans (Bel-Cityzen Promotion Immobilière) à 2 tour

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