Bruno Wouters

1 OCT 2009

Un look plus tendu

L'évolution apparue en 2009 de la ER-6N ne surprendra pas les accros de la petite Kawa. Ils y retrouveront la même, en mieux! Le look plus tendu reprend des accents de Z750, avec des traits davantage acérés, qui lui vont bien, en lui donnant un joli coup de jeune.

 Tout semble pareil, mais tout a été repris, redessiné, du phare au feu rouge. Nouveau garde boue avant, nouveaux phares, toujours superposés, nouveau tableau de bord (nous y reviendrons!), nouvelles écopes de refroidissement, réservoir rehaussé, poupe effilée avec nouvelles poignées de maintien, tous les éléments de carrosserie sont revus avec pour résultat un style plus actuel, plus agressif, plus sportif. Même le bras oscillant a tronqué ses tubes à profil rectangulaire très simplistes pour une section ovalisée plus flatteuse à l'œil. Le cadre subit quelques retouches qui permettent d'affiner la selle et d'intégrer des supports moteur arrière sur silent-blocs.

Evolutions discrètes

Avec quelques autres modifications au niveau du guidon et des repose-pieds, les vibrations sont dorénavant mieux filtrées et moins présentes. Le moteur ne subit que quelques modifications mineures, principalement au niveau des réglages. Rien de fondamental, le sympathique et volontaire petit twin garde intacts son charme et ses qualités et c'est tant mieux! Au niveau châssis, les évolutions discrètes mais bien réelles concernent le diamètre et l'épaisseur des tubes, mais le plus visible concerne les soudures, plus soignées qu'auparavant. Le bras oscillant en troquant ses tubes rectangulaires pour des tubes ovalisés est rendu plus rigide, compensant ainsi la perte de rigidité due aux fixations souples à l'arrière du bloc-moteur, avec pour résultat final une rigidité préservée par rapport aux anciens millésimes. Les suspensions subissent d'infimes modifications pour s'adapter aux évolutions du cadre. Les freins bénéficient aussi de discrètes retouches : nouveaux maîtres-cylindres et nouveaux étriers, rien de fondamental en vérité.

Le bonheur dans la simplicité

Nous retrouvons avec plaisir la petite Kawette, très tendance dans sa robe d'un blanc immaculé. Pas de surprise, on s'y sent immédiatement à l'aise, avec un triangle guidon-selle-repose-pieds naturel. Le gabarit mesuré, le centre de gravité bas et la selle d'une hauteur raisonnable rassureront les débutants et les femmes. Ça se confirme dès les premiers tours de roues. La ER-6N se montre agile, enjouée et rassurante. Un régal en ville, grâce à sa finesse et sa légèreté, grâce aussi à un moteur merveilleux d'agrément. Reprenant avec bonne volonté dès 2.000 tr/min, il offre une plage de régime remarquablement pleine et étendue jusqu'au rupteur. Résultat: on "cruise" gentiment à mi-régime, et à la moindre sollicitation des gaz, la moto réagit avec entrain. On retrouve au guidon de la petite Kawa le plaisir d'une moto vive et nerveuse, mais jamais intimidante ou incontrôlable. On s'amuse sans se faire peur.

Rassurante

Les qualités qui firent le succès de la ER6 à sa sortie sont ici intégralement reconduites. Les pilotes de tous les niveaux s'amusent à son guidon, tant les débutants fraichement sortie de la moto-école, que les vieux "briscards" pétris d'expérience. Les évolutions du châssis ne se ressentent guère et nous retrouvons les sensations déjà connues sur l'ancien millésime, avec toutefois un progrès au niveau des vibrations, mieux filtrées qu'auparavant. Les suspensions, un peu sèches sur les imperfections de revêtement, offrent en finale un confort plutôt correct et un tempérament joueur. Les freins font du bon boulot, alliant une puissance suffisante à un feeling correct. Certains apprécieront plus de mordant, au risque de rendre le freinage plus difficile pour les débutants. Il serait dommage de se priver de l'option ABS, abordable et tellement rassurante, d'autant que le disque arrière avoue une tendance au blocage assez fréquente…

"N", ou "F"?

La définition roadster de la ER-6N parait moins convaincante qu'auparavant. Expliquons-nous: l'ancienne ER6-F ne nous avait qu'à moitié convaincus avec un carénage et un tableau de bord insipide et une protection moyenne. Le roadster, plus "sexy", nous avait autrement séduit. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Si la ER-6N n'a rien perdu de ses qualités, au contraire, puisqu'elle fait mieux que l'ancienne à peu près partout, la ER-6F a fait les mêmes progrès, avec en prime une ligne vraiment très réussie et une polyvalence que n'offre pas la "N". Ce sera l'usage qui lui est destiné qui décidera du choix… Le bond en qualité perçue de la petite Kawa se ressent nettement, tant à l'arrêt qu'à la conduite. L'évolution est partout, mais pas toujours dans le sens espéré. Il en est ainsi du tableau de bord, très séduisant à l'œil et enrichi d'une jauge à essence, mais tellement moins lisible à l'usage. Le compteur digital laisse la place à un compteur classique, alors que le compte tours à aiguilles laisse la place à un baregraph illisible! Mais dans tous les cas, le choix sera bon: la ER-6, tant "N" que "F", offre bien du plaisir pour une moto somme toute "raisonnable", avec des prix allant de 6.390 € (ER-6N) à 7.490 € (ER-6F ABS).

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