Bert Troubleyn

4 MAR 2020

Le travail forcé en Chine incommode les constructeurs européens !

Un groupe de réflexion australien accuse la Chine de travail forcé. Les membres d'une minorité ethnique seraient contraints de construire (entre autres) des pièces détachées pour voitures.


Les journaux font de plus en plus souvent état de l'emprisonnement de Ouïghours dans des camps de concentration. Les Ouïghours sont une minorité ethnique du pays, opprimée par le gouvernement, même si celui-ci fait tout son possible pour supprimer les traces ! Une association australienne de défense des droits de l'homme affirme que depuis 2017, au moins 80.000 Ouïghours ont été contraints de travailler dans des usines de la région reculée du Xinjiang, prétendument dans le cadre d'un "programme de rééducation". 

Outre Nike et Sony, qui travailleraient directement avec ces travailleurs forcés, quelques fournisseurs automobiles utiliseraient également ces travailleurs bon marché. Entre autres, les fournisseurs O-Film Technology Co. Ltd, qui fabrique des modules d'appareils photo et des composants pour écrans tactiles, et Highbroad Advanced Material Co. Ltd, qui produit des modules d'éclairage d'ambiance et d'écrans LCD, seraient coupables d'employer de force des personnes issues des camps de concentration. Ces entreprises sont liées à de grands clients du secteur automobile : Mercedes-Benz, Geely Auto (maison mère de Volvo, Polestar et Lotus, entre autres), MG, Mitsubishi, BAIC Motor, General Motors, Volkswagen, BMW et Jaguar Land Rover.

Manque de transparence

Il est difficile à ce stade de déterminer si les constructeurs automobiles sont au courant des pratiques de leurs fournisseurs. La Chine n'est pas exactement un pays où à la transparence domine… Il se peut donc que les constructeurs aient été aussi choqués que nous après la publication de la nouvelle. 

Volkswagen, dans une interview au journal allemand Deutsche Welle, a vigoureusement nié s'approvisionner en pièces auprès de l'un des fournisseurs mentionnés. Cette histoire est malheureusement révélatrice d’une triste vérité. D’une part, le lucratif marché chinois est très attractif, mais d’autre part, faire des affaires en Chine reste une activité risquée. En fin de compte, c'est un régime semi-totalitaire qui souffre de corruption massive et de violation des droits de l'homme...

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ