En 1968, les finances de la firme au trident sont dans le
rouge vif. Citroën surprend la planète automobile et décide de racheter la
firme ! S’en suivra une collaboration assez houleuse, mais qui donnera
naissance à quelques très belles automobiles, dont la Citroën SM, la Maserati
Merak et surtout, la fantastique Bora. La dernière « œuvre » de
Maserati sous contrôle Citroën n’est toutefois pas une grande réussite :
il s’agissait de la deuxième version de la Quattroporte. Ce fut même l’un des
plus grands flops de l’histoire automobile !
Présentée en 1973, la Quattroporte deuxième du nom tranchait
avec les habitudes. D’abord, il y avait le style : dessinée par le grand
Marcello Gandini pour le compte de Bertone, cette voiture présentait une forme
peu inspirée. On imagine que le génie italien, notamment responsable de la
Lamborghini Miura, n’était pas au meilleur de sa forme. Ensuite, il y avait les
dimensions : 5,13 mètres de long, c’était gigantesque en 1973 !
Enfin, ce qui a tué la berline, c’est sa partie technique.
Sous le capot, on retrouve le V6 développé pour les SM et Merak : cubant 3
litres, il crachait 210 chevaux dans ses meilleurs jours, ce qui était trop
juste pour les 1.600 kg de la berline… à vide ! De plus, il transmettait
sa puissance aux roues… avant, une hérésie pour une berline de si haut de
gamme, qui plus est ornée du trident ! L’influence Citroën ne s’arrêta pas
là, car on y trouvait aussi une suspension hydraulique…
En ce milieu des années 70, rien ne va
plus : Citroën et Maserati ne parviennent plus à s’entendre, les caisses
sont vides, Peugeot finit par racheter la marque aux chevrons et pour couronner
le tout, la crise pétrolière assassine les voitures gourmandes ! C’en est
fini de l’aventure, Maserati est mise en faillite avant d’être rachetée par
Alejandro de Tomaso et la Quattroporte II se voit abandonnée après… 13
exemplaires !
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois
Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar.
Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?