Les SUV de Mazda sont rapidement devenus les best-sellers de
la marque japonaise en Europe. C’est le cas du CX-5, le modèle le plus populaire
de Mazda de ce côté du monde qui s’est déjà offert une refonte complète l’an
dernier. Mais aussi du plus compact CX-3, le deuxième modèle Mazda le plus vendu
en Europe. On est loin d’atteindre les volumes enregistrés par les champions du
segment comme un Peugeot 2008 ou un Renault Captur bien sûr. Mais tout de même,
Mazda a déjà écoulé près de 160.000 exemplaires dans le monde de son CX-3, dont
quasiment 60.000 uniquement en Europe depuis son lancement en 2015.
Evolution subtile…
Esthétiquement, Mazda se contente du service minimum au
moment de moderniser son CX-3. Un œil averti reconnaîtra la présence d’une
nouvelle calandre intégrant dorénavant deux grandes lamelles d’épaisseurs
différentes, l’apparition de détails en noir brillant (notamment autour des antibrouillard),
de nouvelles jantes de 18 pouces ainsi que des optiques arrière redessinés. Le
CX-3 accueille également la dernière évolution du rouge caractéristique de
Mazda, en l’occurrence le Soul Red Crystal, qui bénéficie d'une saturation des
couleurs et d'une profondeur supérieures de respectivement 20 % et 50 % par
rapport au précédent « simple » Soul Red.
… voire très subtile !
À bord, les évolutions sont encore plus légères. Le
changement le plus visible réside dans la disparition du levier de frein à main
traditionnel au profit d’un système électrique. De quoi permettre d’avancer
légèrement la molette de commande du système d’infodivertissement pour une
meilleure ergonomie. Système d’infodivertissement qui est, en outre, dorénavant
compatible avec Apple CarPlay et Android Auto (290€ en option). De nouvelles
combinaisons apparaissent également pour l’habitacle : intérieur gris avec
sièges en cuir noir ou blanc, intérieur gris avec sièges en similicuir noir ou intérieur
noir avec sellerie en tissu noir. Une nouvelle mousse est également utilisée
pour garnir l’intérieur des sièges afin de mieux filtrer les vibrations. On
note également l’apparition de nouveaux systèmes électroniques, comme le régulateur
de vitesse intégrant la fonction Stop&Go et l’assistance avancée pour le
freinage automatique en milieu urbain.
Voilà pour la théorie. Et en pratique ? L’ambiance à
bord reste globalement assez austère. Mais la finition est toutefois vraiment irréprochable.
Seul bémol : la tablette de l’infodivertissement accuse clairement le
poids des ans par rapport aux modules plus modernes arrivés entre temps sur le
marché. Quant à l’habitacle, s’il se montre accueillant pour quatre, il confère
également une certaine impression de confinement, surtout aux places arrière,
en raison de la ceinture de caisse ascendante. Le coffre, lui, présente toujours
un volume assez moyen (350l) et un seuil d’accès élevé.
« Rightsizing »
Ce remaniement de mi-carrière est surtout l’occasion pour le
CX-3 d’abandonner son précédent moteur 1.5l diesel. Afin de répondre aux
dernières normes d’homologation WLTP/RDE, ce dernier a été entièrement revu par
Mazda et a vu sa cylindrée passer à 1,8l. Dans la foulée, ce moteur hérite de
nombreuses technologies disponibles sur son grand frère, le 2.2l Skyactiv-D. La
cylindrée plus importante du moteur améliorant l'apport en air, cela permet
d’assurer le fonctionnement du recyclage des gaz d’échappement dans toutes les
plages de régimes plus efficacement et donc de réduire considérablement les NOx.
Sur ce nouveau bloc 1.8l Skyactiv-D, Mazda parvient dès lors à se passer de
système de post-traitement AdBlue tout en répondant aux exigences de la norme
Euro 6d-Temp. Ce nouveau moteur développe 115 ch à 4.000 tr/min et un couple
maximal de 270 Nm entre 1.600 et 2.600 tr/min.
Sans filtre à
particules !
Le moteur 2.0l Skyactiv-G, déjà proposé, aussi évolue à l’occasion
de ce restylage. Il conserve sa (grosse pour le segment) cylindrée et sa
respiration naturelle. Mais il profite aussi de plusieurs évolutions techniques
très pointues afin de diminuer sensiblement ses émissions de particules fines
malgré son injection directe d’essence. Ce qui permet à ce moteur de se passer
d’un filtre à particules, pourtant maintenant largement généralisé sur les blocs
concurrents, tout en répondant aux dernières normes environnementales. Ce
moteur se décline toujours en deux versions. La variante moins puissante développe
dorénavant 121 ch à 6.000 tr/min et un couple maximal de 206 Nm à 2.800 tr/min.
La seconde pousse, quant à elle, le curseur jusqu’à 150 ch à 6.000 tr/min et présente
un couple maximal de 206 Nm à 2.800 tr/min.
En route
Mazda a encore légèrement peaufiné les liaisons au sol (déjà
excellentes !) de son CX-3 pour le rendre encore plus « Jinba Ittai ». Autrement dit : améliorer l’osmose
entre la voiture et son conducteur. Les réglages des suspensions et le
calibrage de la direction ont notamment été affinés. Résultat : le CX-3
reste la référence dynamique de son segment ! L’agrément de conduite est
toujours irréprochable sans nuire au confort de marche. Bref : un élève
modèle toujours parfaitement calibré, sans nécessiter de jongler entre
différents modes, que l’on adopte une conduite sportive ou décontractée.
L’agrément mécanique offert par les nouveaux moteurs séduit
un peu moins. Le nouveau bloc diesel manque de répondant dans les plus basses
rotations (on note un creux assez marqué sous 1.700 tr/min) et n’offre clairement
pas l’allonge surprenante de son grand-frère 2.2l Skyactiv-D. Il se révèle
également un peu sonore en charge. Quand il reste dans sa plage optimale d’utilisation,
le nouveau 1.8l Skyactiv-D fonctionne néanmoins plutôt efficacement. Mais on s’attendait
à un peu mieux de la part de Mazda… Notons que, de toute façon, si elle
représentait quasiment 60% des ventes du CX-3 lors de son lancement en 2015 sur
notre marché, la mécanique diesel a chuté sous la barre des… 10% des ventes
depuis le début de cette année !
La version de 121 ch du bloc 2.0l Skyactiv-G devant
concentrer l’essentiel de ventes chez nous, on s’est glissé à son bord pour
continuer notre essai lors de cette première prise en main. S’il tire un peu la
langue sur les plus grosses relances, notamment pour monter sur une autoroute
par exemple, en l’absence de suralimentation, ce « gros » moteur atmosphérique
se révèle confortable à l’usage. Discret et rond, il permet au petit SUV japonais
de glisser sereinement dans la circulation tout en conservant une consommation
moyenne réelle contenue.
Les prix
En diesel, le CX-3 est disponible tant en 4X2 qu’en 4X4 et
en boîte manuelle ou automatique (6 rapports). En fonction de l’exécution
retenue, les prix oscillent alors entre 23.590€ (Skymove, 4X2 et boîte manuelle)
et 30.990€ (Skycruise, 4X4, boîte automatique). Ce qui représente une
augmentation de prix de 700€ par rapport au précédent millésime animé par le
bloc 1.5l diesel. Le « petit » moteur à essence n’est proposé de son
côté qu’en 4X2, mais laisse le choix entre la boîte automatique et boîte manuelle.
Il voit alors sa grille tarifaire osciller entre 17.990€ et 26.990€. La
Skyactiv-G de 150 ch n’est, à l’inverse, proposé qu’en 4X4 en exécution haute
Skycruise. Il réclame 27.490€ en boîte manuelle et 28.990€ en boîte
automatique.
Conclusion
Les évolutions apportées à son esthétique et à
ses liaisons au sol étaient minimes, le CX-3 continue de plaire tant visuellement
qu’en agrément dynamique. Ce sont clairement ses deux grandes qualités !
Du côté des défauts, on pointera une fibre familiale moins développée que
certains concurrents (modularité basique, coffre moyen et à l’accès peu pratique,
visibilité à l’arrière réduite, etc.) ainsi qu’un système d’infodivertissement
vieillissant. Quant aux moteurs, surtout le nouveau bloc 1.8l Skyactiv-D, ils se
montrent certes convaincants… mais pas aussi révolutionnaires qu’on l’espérait
de la part de Mazda !