Essais

Pour amateurs avertis !

Voilà vingt ans que la Subaru Legacy circule discrètement sur nos routes. Atypique, elle se démarque de ses concurrentes plus connues par sa transmission intégrale et par ses moteurs boxer. Quant à l’Outback, elle fût introduite pour la première fois en 1995, inaugurant par là un concept révolutionnaire, celui du break surélevé affichant quelques prétentions en off-road. Audi avec son Allroad et Volvo avec sa XC70 n’ont donc rien inventé… Coup de projecteur sur une originale, qui en est désormais à sa cinquième génération.
  • Piette François
  • 27 août 2009
  • Subaru
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier efficace
  • Confort
  • Fiabilité reconnue
  • Habitabilité
  • Insonorisation
  • Moteur diesel réussi
  • Quelques capacités en offroad
  • Visibilité périphérique
  • Boîte manuelle rétive
  • Style anodin
  • Tarifs
  • Trop méconnue ?
  • Version 2.5 l essence décevante

Rentrée dans le rang

Présentée pour la première fois en 1989, la Legacy se présentait en tant que berline aux prétentions dynamiques. Ses moteurs à plat abaissant le centre de gravité et sa transmission intégrale constituaient d’indéniables atouts profitant au comportement routier. Les générations qui ont suivi ont respecté ces deux règles, en se permettant de plus, de battre des records de vitesse et de fiabilité. Aujourd’hui, la sportivité n’est plus un motif d’achat et Subaru a volontairement tempéré les ardeurs de sa familiale. Si celle-ci garde ses moteurs boxer et sa transmission intégrale, elle se veut plus sage, notamment en gagnant un encadrement autour des fenêtres de vitre de portière. Plus haute (de 65 à 80 mm), elle est également plus longue (de 55 à 65 mm) et plus large (50 mm). Voilà qui profite à l’habitabilité et donc, au confort à bord.

Question style, Subaru a toujours préféré la sobriété à l’originalité. Toutefois, l’ancienne mouture nous paraissait présenter un intéressant compromis, en gardant un classicisme cher à la marque, mais avec une touche de sportivité la sortant du lot. Plus haute, la nouvelle venue rentre désormais tout à fait dans le rang. Si la face avant garde les traits félins de l’ancienne, la face arrière plonge dans une triste timidité. Anonyme, cette berline ne se fera pas remarquer par son style. Mais là n’est pas le premier argument de vente d’une Subaru. Il ne s’agit pas de faire le show en déguisant une familiale avec des accessoires bling-bling à base de LED et de jantes démesurées. Non, chez Subaru, on parle technique et sous le capot, le raffinement parlera aux connaisseurs.

Outback

Comme pour la génération précédente, l’Outback ne se démarque que peu de la Legacy Touring Wagon, à savoir le break. Spoiler avant et arrière, bouclier de protection sous le moteur, baguettes latérales et ailes plus marquées constituent les principaux signes de reconnaissance. Pour le reste, l’Outback reprend les mêmes bases techniques que les Legacy « traditionelles », mais profite d’une exclusivité : un superbe 6 cylindres à plat, de 3.6 l et repris du plantureux SUV Tribeca. Avec ses 260 chevaux et sa boîte automatique à 5 rapports, gageons qu’il n’aura qu’un intérêt limité chez nous…

La gamme

Les Legacy berline et break (Touring Wagon) proposent trois moteurs : le 2.0 l essence de base, de 150 chevaux, chapeauté par le 2.5 l. Ce dernier est également un 4 cylindres à plat, de 167 chevaux, mais n’est associé qu’avec la toute nouvelle boîte CVT, baptisée LinearTronic. Cette dernière est une boîte à variation continue, à chaîne. Voilà qui est encore du jamais vu sur une voiture à transmission intégrale, la Nissan Murano recourant à une courroie. Enfin, le plus intéressant est sans aucun doute le tout nouveau, tout beau, 2 l diesel, de 150 chevaux. Disposant également de 4 cylindres à plat, il recourt exclusivement à une boîte manuelle à 6 rapports.

L’Outback, elle, fait l’impasse sur le 2 l essence mais, on l’a dit, profite d’un 6 cylindres.

Lineartronic très… linéaire !

Lors de cette première prise en main, notre choix s’est porté (enfin, façon de parler, c’était la seule disponible…) sur une Outback 2.5 l à boîte Lineartronic, donc… Une fois installé à bord, on est surpris par la place disponible. L’habitabilité est sans conteste l’un des points forts de la voiture, surtout à l’arrière, où on se croirait dans une limousine ! L’impression de qualité est bonne, mais au toucher, le plastique de la planche de bord sonne dur… Curieux, sachant que la précédente génération profitait d’un tableau de bord moussé. Soit… Pour le reste, les commandes sont disposées sur la console centrale dont l’aluminium brossé fait un peu cheap et dont le design rappelle… le casque de Goldorak ! Il n’est bien sûr pas question de sportivité dans cet habitacle, quoique le volant à trois branches pourrait faire illusion. Démarrage main libre oblige, on démarre en pressant simplement un bouton. Le « Flat-Four » se réveille alors dans son bruit de lessiveuse traditionnel. Levier sur D et en route ! Il faut bien l’avouer, les premiers tours de roue ne nous ont pas fait grande impression. La boîte ne procure aucune sensation et le moteur manque de couple. Accélérez à fond et vous n’obtiendrez pas une grande récompense en retour. Le bruit est plus présent, certes, la consommation s’envole, ça aussi, mais la poussée semble bien timide. Le compteur évolue discrètement tandis que la boîte laisse le moteur prendre petit à petit ses tours ! Clairement, la vocation est ici la souplesse et le confort d’utilisation. Oubliez donc toute notion de sportivité ! Pourtant, le compromis confort/tenue de route fait figure de référence : le châssis répond sainement, mais sans la vivacité des précédentes versions. Plus ferme, la nouvelle paraît aussi moins joueuse.

Le diesel, un autre monde

Destinée à faire le gros des ventes chez nous, la variante diesel change complètement la perception de cette nouvelle Legacy. Le couple du moteur et la commande de boîte mécanique donnent le muscle qui manquait ! Certes, on aurait aimé une boîte moins accrocheuse, mais telle quelle, cette Legacy est une vraie réussite. L’agrément est réel, surtout avec le châssis sport (disponible avec le Pack Sport), qui lui redonne la vivacité de ses ancêtres. Le moteur est fidèle à lui-même, plein partout, avec du couple abondant dès les plus bas régimes. Il pousse sans jamais vraiment perdre son souffle et se révèle, de plus, remarquablement silencieux ! Quelques légers bruits de transmission et la sonorité particulière du moteur rappelleront toutefois à l’esthète que sa voiture n’est pas tout à fait comme celle de son voisin. Une voiture qui se conduit, qui s’apprécie pour sa technique, mais qui n’a que faire de la frime. Efficace, discrète et superbement construite, cette Legacy perpétue avec succès la lignée. Un excellent choix.

Les prix

Les tarifs semblent avoir un peu grimpé, depuis le passage d’une génération à l’autre. Prix de base : 29.995 €, pour une Legacy 2 l essence berline. Prix maximum : 49.450 €, pour l’Outback 3.6 l. Entre les deux, une version diesel vous coûtera entre 31.995 € et 39.995 €… Pas si donné que cela, mais Subaru ne mégote jamais sur l’équipement de série !
 

Lire plus:

À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Subaru.

Essais recommandés pour vous

Plus d'essais
3,7 /5 Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

La deuxième génération du Skoda Kodiaq enfonce encore le clou par rapport à son prédécesseur, en offrant davantage d'espace ! En outre, il offre quelques fonctionnalités bien pratiques, ainsi qu’une motorisation hybride rechargeable. Peut-on encore lui reprocher quelque chose ?

3,5 /5 Essai : Audi A3, surélevée par son facelift

Essai : Audi A3, surélevée par son facelift

Après les Sportback et berline, l’Audi A3 gagne une nouvelle variante allstreet à l’occasion de son récent facelift. Mais cette carrosserie est-elle le seul ajout intéressant au sein du catalogue de la compacte allemande ?

3,3 /5 Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

La 6e génération de la Volkswagen Polo est-elle suffisamment armée grâce à son facelift pour sortir de l’ombre de sa grande sœur, l’iconique et légendaire Golf ?

4,0 /5 Essai : Porsche Macan, l’électricité lui va-t-elle bien ?

Essai : Porsche Macan, l’électricité lui va-t-elle bien ?

Pour sa nouvelle génération, le Macan passe au tout électrique. Voyons si ce SUV sans échappement, carburant exclusivement au courant, conserve un agrément de conduite enthousiasmant.

Voitures neuves recommandées pour vous

Plus de voitures neuves

Essence, Manuelle

21 500 €

Essence, Automatique

27 547 €

Diesel, Manuelle

32 584 €

Essence, Manuelle

23 748 €

Voitures d'occasion recommandées pour vous

Plus de voitures d'occasion
52 990 €
2019
105 433 km

Essence, Automatique

28 995 €
2011
65 000 km

Essence, Automatique

23 500 €
2020
30 212 km

Diesel, Automatique

52 900 €
2021
1 500 km