Essais

La sérénité d’un vaisseau confortable

Plus longue de 46 mm que la S40, d’où le 50, la V50 reprend bien sûr de nombreuses caractéristiques de la berline. Ce break de taille moyenne se révèle surtout particulièrement bien amorti et très agréable à conduire, sauf la 2.4 qui manque de ressort.
  • Piette François
  • 29 août 2004
  • Volvo
Avantages et inconvénients

      Nous avons eu l’occasion de tester trois motorisations : le sportif T5, le lissé 2.4 essence et le plaisant 2.0 Diesel. Une belle opportunité pour vous donner une parfaite photographie du modèle, surtout si l’on ajoute l’essai de la S40 déjà publié il y a quelques mois. Voiture agréable à mi-chemin entre la conception germanique et la vision latine de l’automobile, la V50 nous a séduite pour son confort. Son esthétisme est également plaisant, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur avec sa console centrale très design en plastron de cobra. Par contre, comme pour la S40, on manque furieusement d’espaces de rangement. Les vide-poches sont, ici aussi, complètement parasités par les haut-parleurs du magnifique système audio ! Il y a même pas moyen de déposer une paire de lunettes. Et comble du sadisme, Volvo propose le rangement de lunettes dans le plafond en option !!!

      Un turbo essence

      La T5 de 220 chevaux (160 kW) essayée était équipée de la boîte automatique adaptative Geartronic à 5 rapports (la version manuelle recevant, elle, 6 vitesses). Le moteur de 2521 cm³ avec turbo-compresseur à basse pression, le plus sportif de la gamme, a montré de bonnes aptitudes, mais des rapports de boîte auto plutôt longs limitent son explosivité. On peut bien entendu monter dans les tours manuellement, mais le sélecteur n’est pas le plus ergonomique. Ses performances affichées lui permettent de passer de 0 à 100 km/h en 7,3 secondes (6,9 secondes en mode manuel) et d’atteindre les 235 km/h (240 km/h). Il se montre évidemment affûté et capable d’avaler les kilomètres à rythme déraisonnable. Gros rouleur, il est aussi relativement peu gourmand, malgré la BVA. La consommation moyenne mixte est juste sous la barre des 10 litres. Et sur autoroute, en respectant les limitations de vitesse, on arrive à redescendre aux alentours des 7 litres… avec l’aide du cruise control. Le collecteur d’échappement et le turbo du moteur T5 sont coulés ensemble dans un acier moulé fortement allié et particulièrement résistant à la chaleur (1050°C). C’est la raison pour laquelle le turbo ne nécessite pas de refroidissement classique. Résultat : le moteur peut tourner avec un mélange plus pauvre pour le plus grand bénéfice de la consommation et des émissions. Il est aussi possible de choisir une version à transmission intégrale du T5, on perdra un peu en volume de chargement, en économie de carburant et en performances pures, mais il permet de se mouvoir aisément sur terrain glissant.

      Une 2.4 décevante

      La version 2.4 de 140 ch (103 kW) et 2435 cm³ est plus creuse. Moins de piment et de plaisir ici. Le moteur a du mal à la relance. Bien que ses données techniques soient intéressantes, le test routier a toutefois montré un manque de caractère. Il répond d’ailleurs plus à l’image que l’on fait traditionnellement d’une Volvo et saura séduire une clientèle moins avide de sportivité et soucieuse d’efficacité dans le calme. La boîte à 5 vitesses se montre efficace et le pommeau se tient bien en main. La V50 2.4 inscrit sur ses tablettes un 0 à 100 km/h en 10 secondes, une vitesse maximale de 205 km/h et une consommation moyenne mixte de 8,5 litres. Ceci dit, malgré la reprise difficile, ce moteur a quand même de quoi entraîner la V50 sur tous les chemins carrossables en toute tranquillité et efficacité. On pourra peut-être trouver plus de tonus dans la version 2.4i de 170 chevaux ! En tout cas, les trois 5 cylindres en ligne, à longue course, sont aussi caractérisés par une compacité permettant de libérer un peu d’espace dans l’habitacle. De plus, la longue course des cylindres affiche un caractère plus posé en diminuant fortement les vibrations. Ce choix technique expliquant les sensations ressenties au volant et le sentiment de sérénité qui en découle. Leur technologie repose sur une architecture à quatre soupapes par cylindre et double arbre à cames en tête, une distribution variable (CVVT) et un système de gestion électronique du moteur avec régulation adaptative.

      Un Diesel super

      Le moteur au gasoil, par contre, nous a vraiment séduit. Vif, économe, silencieux et plein de couple, il nous a entraîné très agréablement au-delà de nos frontières. Véritable rouleur, il affiche des résultats convenables sur papier : 0 à 100 km/h en 9,6 secondes, vitesse de pointe de 200 km/h et couple de 320 Nm à 2000 tr/min (par comparaison, la T5 affiche un couple de 320 Nm de 1500 à 4800 tr/min et le 2.4, 220 Nm à 4000 tr/min). Ce moteur Diesel 4 cylindres totalement nouveau, fruit d’un programme de développement conjoint entre Ford et PSA, offre vraiment d’excellentes sensations. Il s’agit d’un turbodiesel doté de la technologie common rail de seconde génération, dotée de rampes mobiles et équipé d’une tête de cylindre en aluminium. Une réaction rapide à la manette de commande des gaz et un ressenti équilibré via la pédale d’accélération donnent au conducteur un bon contrôle et un vif plaisir de conduite. Le système d’injection travaille sous une pression immense (1600 bars) qu�i permet une vaporisation extrêmement fine des particules de carburant. Grâce à des injecteurs piézoélectriques, le carburant peut être réparti en plusieurs petites injections au cours de chaque cycle de combustion, ce qui contribue à réduire considérablement les niveaux de bruits. En outre, avec ce type d’injecteurs, le moteur est d’ores et déjà prêt pour les futures exigences en matière de dépollution. En effet, depuis peu, le moteur Diesel peut recevoir un filtre à particules qui réduit considérablement la quantité des particules de suie non brûlées dans les émissions, d’où un impact négatif moins lourd pour l’environnement. En plus, ce moteur a été couplé à une boîte 6 vitesses très bien calibrée.

      Insonorisation et suspension

      Ce qui remarquable aussi dans la V50 c’est l’insonorisation, avec toutes les motorisations. On n’entend que le strict minimum et on profite pleinement des installations audio de classe qui équipent ces Volvo. Le confort est aussi lié aux sièges. Y compris pour les enfants qui peuvent profiter d’un rehausseur intégré (option) vachement pratique et sympa. Malheureusement, l’habitacle de la V50, comme celui de la S40, est entaché d’un manque flagrant de vide-poches de taille efficace. Ceux dans les portes sont mille fois trop petits et quasi inutilisables. Vraiment dommage. Bien modulable, la V50 est un « petit break » de 451 cm. Son volume de chargement passe de 417 litres à 1307 litres banquette arrière entièrement rabattue. Conçue grâce aux technologies les plus récentes, la carrosserie de la nouvelle Volvo V50 s'avère 34 % plus rigide que celle de sa devancière, la V40. Le châssis lui-même, avec ses voies larges et son empattement long, a également un effet positif sur la stabilité. Mais ce qui nous a le plus plu c’est la qualité de la suspension. Ni trop souple, ni trop ferme, elle maîtrise tous les mouvements de caisse et toutes les irrégularités. Un gage de confort haut de gamme. Indépendante sur les quatre roues, la suspension possède des jambes de force à ressorts hélicoïdaux à l'avant et un système multibras à l'arrière. La suspension arrière offre de plus un certain degré de direction passive qui permet de contrecarrer toute tendance à la dérive. Un must et une plus-value vraiment intéressante sur cette Volvo. Même les pavés sont avalés sans hoqueter.

      Doit-on parler de la sécurité ?

      La rigidité de la caisse, la disposition du moteur, les airbags adaptatifs, les ceintures avec prétensionneur et rappel à toutes les places, les zones d’absorption de choc, le confort des suspensions, les aides à la conduite, la protection WHIPS contre les coups du lapin, etc., etc. Doit-on vraiment vous signaler que la V50, une Volvo, a une panoplie complète d’équipements chargés de veiller à la sécurité de tous ? Oui, bien sûr. Mais difficile de le faire brièvement tant il y en a. Nous allons nous focaliser sur l’ergonomie, excellente, qui permet de régler aisément les commandes audio, de l’air conditionné et les systèmes de conduite sans perdre la route du regard. La nouvelle Volvo V50 inaugure aussi le système IDIS (Intelligent Driver Information System, système intelligent d'information du conducteur). Le système IDIS est influencé par la technologie aéronautique et évite au conducteur d'être distrait lorsqu'il conduit. Lorsque le trafic requiert la pleine attention du conducteur – par exemple, lors d'un dépassement ou d'un freinage – les signaux émanant du téléphone portable intégré, dont les appels entrants, ainsi que certaines informations périphériques, sont retardés jusqu'à ce que la situation soit redevenue plus calme. L'IDIS équipe de série toutes les versions de la nouvelle V50, et ce, que la voiture soit ou non dotée d'un téléphone intégré. Effort louable, l’usage a montré qu’il est agaçant de ne pas toujours pouvoir utiliser le téléphone pour les appels sortants alors que rien ne semble gêner la conduite en ligne droite. Même le passager ne peut pas téléphoner. Ou plutôt, il peut téléphoner mais ne pourra pas, par exemple, se balader dans le répertoire. Il doit composer le numéro sur le pavé numérique. Ce que peut aussi faire le conducteur. Mais, à décharge, on n’a peut-être pas navigué dans l’entièreté du menu de contrôle du téléphone pour changer certaines options ni épluché l’entièreté du mode d’emploi. Il est fort probable que ce système doive s’apprivoiser. Mais, nous, il nous a parfois énervé. Finalement, la V50, construite à Gand, est une voiture très plaisante pour une petite famille… à condition qu’elle consente à ne pas laisser traîner trop d’affaires dans l’habitacle vu le manque d’espaces de rangement.

      © Eric Spitzer & Olivier Duquesne

      Note : la check-list reprend les cotations pour le moteur Diesel. G

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      À propos de l'auteur : Piette François

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