Qui aurait pu croire qu'en à peine 2 ans et depuis l'introduction de la nouvelle DB12, Aston Martin dominerait chacun des segments dans lesquels elle commercialise un modèle, du moins en termes de puissance ? Pourtant, c'est aujourd'hui le cas. Et la 3e génération de la Vanquish est la cerise sur le gâteau de la marque anglaise. Au cas où vous ne le sauriez pas, « to vanquish » signifie « vaincre » en français. Et tout comme un certain monstre vert, il n'y a pas grand-chose que cette machine ne pourrait vaincre, voire complètement détruire !
Design
Un costume sur-mesure…
Étonnamment, et contrairement à Hulk, l'Aston Martin Vanquish n'est sur papier pas si imposante que ça. Elle ne mesure en effet « que » 4,855 m de long pour 2,044 m de large et 1,29 m de haut. En revanche, elle repose sur un long empattement de 2,885 m. Qui plus est, son habitacle est pratiquement assis sur son essieu arrière afin que la distance entre le pilier A et la roue avant soit la plus longue possible. Cette particularité lui confère une présence tout simplement incroyable aussi bien en mouvement sur la route qu'à l'arrêt. Ce charisme est encore accentué par sa calandre gigantesque, mais également son panneau arrière « flottant » arborant fièrement un large lettrage Aston Martin. À noter que cette pièce peut être personnalisée dans différentes finitions comme ici en fibre de carbone ou peinte en couleur carrosserie. On pourrait vous parler de son design et de ses détails pendant des heures : les douze aérations sur son capot, ses sublimes rétroviseurs en carbone, ses LED arrière individuelles… Mais pour résumer, disons que la Vanquish n'est pas simplement un véhicule sur lequel absolument tous les passants se retournent. Il s'agit surtout du genre de joyau sur lequel son conducteur jette systématiquement un long regard après l'avoir garé. C'est du moins ce que nous avons fait. À. Chaque. Fois…
… et cousu main !
C'est une fois à l'intérieur qu'on retrouve le parfait costume trois pièces réalisé sur-mesure, digne de James Bond, pour le monstre qu'est cette Vanquish. La qualité d'absolument tous les matériaux, coutures et assemblages est tout simplement irréprochable. On ne retrouve pratiquement pas le moindre plastique à bord, si ce n'est sur quelques boutons de la console centrale et du volant. Un volant qui, soit dit en passant, a été emprunté aux Mercedes de précédente génération. Une excellente chose ! Toutes les commandes tombent parfaitement sous la main et sont on ne peut plus faciles d'utilisation. Quant aux boutons se trouvant sur la console centrale et qui ne sont pas en plastique à l'image des molettes permettant de régler températures et volume ou encore le sélecteur de vitesse, ils sont tellement agréables au toucher qu'on jouerait bien avec pendant des heures. Juste par plaisir. Tout particulièrement celui rétro-éclairé en verre donnant vie à sa mécanique à 12 cylindres ! Mais ça, on y reviendra un peu plus tard, car on n'a pas tout à fait fini de vous parler de son costume trois pièces cousu main. Car si véritablement il fallait trouver un défaut à bord de cette Vanquish, il pourrait s'agir de la disparition des légendaires aiguilles inversées qui ont fait place à un écran. Mais l'Anglaise n'y perd pas vraiment au change, car ce dernier est d'excellente qualité !



Expérience
Juste ce qu’il faut de technologie
21e siècle oblige, même les plus élégants et raffinés des gentlemen cachent un smartphone dans la poche de leur smoking ou (pire ?), se baladent avec une Apple Watch au poignet… Toujours est-il que les écrans font désormais partie intégrante du monde du luxe et donc de celui d'Aston Martin. Agencée légèrement différemment que celle des DB12 et Vantage, la planche de bord de la Vanquish profite en revanche des mêmes combinés d'instruments digitaux et écrans centraux de 10,25 pouces que ses petites sœurs. Deux panneaux digitaux de bonne définition qui fonctionnent également grâce au même système d'infodivertissement que le reste de la gamme du constructeur anglais. Ce dernier n'a certes rien d'extraordinaire, mais il est parfaitement agencé, construit et réactif, ce qui le rend facile à prendre en main et à utiliser. Il fait le job, il le fait bien, et c'est tout ce qu'on lui demande, à un petit détail près… Ici, pas la moindre trace d'Android Auto, il se connecte en effet uniquement à Apple CarPlay, mais sans fil. Quoique cela ne devrait pas poser de problème à la clientèle de la marque anglaise. Pour ceux qui le souhaitent, la Vanquish devrait même pouvoir embarquer Apple CarPlay Ultra !
Ni trop cintré, ni trop ample
Pour qu'un costume sur-mesure tombe à la perfection, il ne doit être ni trop cintré, ni trop ample. Résultat, et contrairement à sa devancière qui pouvait disposer de deux petits sièges supplémentaires à l'arrière, la nouvelle Aston Martin Vanquish est une stricte deux places. Son coffre n'est pas bien grand non plus avec un volume de « seulement » 248 l. De quoi partir en (long) week-end, mais peut-être pas une semaine en vacances. Il faut dire qu'il y a un important espace non utilisé entre les sièges et le coffre. Ce dernier cache en réalité tous les renforts et l'équipement mécanique nécessaire pour ne serait-ce qu'essayer de faire passer toute la puissance de son V12 au sol ! Allez, fini de vous bassiner avec sa robe à tomber et son habitacle tiré à quatre épingles, il est temps de vous parler du monstrueux cœur de cette Aston Martin Vanquish !



Conduite
Un monstre sous le capot !
Le véritable monstre que renferme l'Aston Martin Vanquish se cache en effet sous son capot. Situé en position centrale avant gît en effet un V12 biturbo de 5,2 l développant un incroyable 614 kW (835 ch) et 1.000 Nm de couple ! Si ce moteur n'est pas la forme mécanique que prendrait Hulk, on ne voit tout simplement pas à quoi d'autre ce V12 pourrait s'apparenter… Surtout que ce dernier envoie toute sa déferlante de puissance uniquement sur les roues arrière du coupé anglais via une boîte automatique ZF à 8 rapports et un différentiel électronique ! Malgré tout, l'Aston Martin Vanquish parvient à abattre le 0 à 100 km/h en seulement 3,3 s et continue d'accélérer jusqu'à atteindre une vitesse de pointe de 345 km/h ! Merci les pneus P Zero arrière de 325 mm de large spécialement conçus par Pirelli pour la Vanquish ! Mais aussi incroyable que cela puisse paraître et aussi impressionnant soit son moteur, la belle Anglaise ne brille pas que grâce à ce dernier.
Super, voire hyper GT et même plus encore !
Comme n'importe quel monstre, même bien habillé, la Vanquish est forcément intimidante de prime abord. Heureusement, elle rassure très rapidement et met son conducteur en confiance. C'est souvent ce qui arrive quand le monstre est dans votre camp. Il faut dire que si elle paraît gigantesque aussi bien depuis l'extérieur que l'intérieur, elle ne l'est en réalité pas tant que ça. Résultat, elle ne prend pas trop de place sur la route et n'est pas plus compliquée que ça à garer. Tant que l'on ne sollicite pas trop le monstre qui sommeille sous son capot, l'Aston Martin Vanquish est une vraie GT à la fois confortable, bien insonorisée et utilisable au quotidien.
En revanche, lorsqu'on se met effectivement à solliciter son monstrueux V12, les choses deviennent un peu plus sauvages, mais encore une fois, jamais effrayantes. Il faut dire qu'à la fois sa boîte de vitesses et sa direction répondent parfaitement présentes aussi bien en termes de réactivité que de précision. L'Anglaise est donc facile à placer en courbe où on lui découvre un châssis pas du tout figé et étonnamment progressif. Merci au grand empattement, mais également à sa répartition des masses quasiment optimale de 51:49. Résultat, la Vanquish bouge juste comme il faut pour parfaitement prendre ses appuis en virage et parfois même laisser une petite marque de son passage sur le bitume en sortie de courbe. À cause de ses deux turbos, son V12 ne chante naturellement pas aussi haut que celui de sa concurrente directe en provenance de Maranello. En revanche, il se rattrape en faisant bien entendre le souffle de ces derniers !
Il est possible d'aller encore plus loin et de véritablement déchaîner le monstre qui sommeille dans la belle Anglaise. Une fois l'ESP déconnecté, la molette permettant de changer de mode de conduite se transforme en un sélecteur laissant le choix parmi 9 niveaux de contrôle de traction. Il faut alors avoir un sacré coup de volant pour gérer les 614 kW (835 ch) et 1.000 Nm sans filet, ou presque ! Heureusement, il est toujours possible de tout arrêter, car derrière ses jantes de 21 pouces se cachent des disques en carbone céramique de 410 mm à l'avant et de 360 mm à l'arrière. Des disques sur lesquels sont respectivement montés des étriers monoblocs en aluminium à 6 et 4 pistons ! Autant dire que pour freiner, ça freine. Il faut dire qu'en plus de sa déferlante de puissance et malgré une carrosserie entièrement en fibre de carbone, l'Aston Martin Vanquish pèse tout de même 1.910 kg sur la balance.
L'Aston Martin Vanquish est bien plus qu'une « simple » GT, c'est une super, voire hyper GT ! Son dynamisme en ferait même presque une supercar, mais à moteur central avant plutôt qu'arrière. Il s'agit du genre de joyaux pour lequel on règle son réveil tôt, très tôt, rien que pour la conduire. La belle Anglaise ne semble avoir qu'une seule envie : traverser l'Europe aussi bien par les petites routes que par l'autoroute, mais le plus rapidement possible avec une vitesse moyenne à 3 chiffres !



Budget
Quel est le prix d’une Aston Martin Vanquish en 2025 en Belgique ?
Un V12 monstrueux bien caché dans un costume haute couture, forcément, ça n'est pas donné… En Belgique, le prix de départ de l'Aston Martin Vanquish est fixé à 397.000 €, hors option, bien entendu. À titre informatif, les deux exemplaires trônant fièrement dans la concession bruxelloise de la marque étaient quant à eux affichés à 470.000 et 517.000 € ! L'Aston Martin Vanquish est donc une voiture coûtant un demi-million d'euros, mais très franchement, elle les vaut bien. Et puis, ses concurrentes non seulement ne courent pas les rues, mais sont au moins aussi chères, si pas encore davantage…
Verdict
La nouvelle Aston Martin Vanquish s'apparente donc bel et bien à un monstre ayant revêtu ses plus beaux habits. Magnifique, voire presque magique à regarder, mais également à conduire à toutes les vitesses et en toutes circonstances, il s'agit probablement de la meilleure GT de tous les temps. Ou du moins de la plus puissante et de la plus extrême. Quelle machine !