Bien avant que Google et Tesla ne se lancent dans la conception de véhicules autonomes, un professeur sud-coréen avait développé une voiture sans conducteur qui a fait le tour du pays avec succès. On est alors au début des années nonante.
Une Kia et un PC
En 1993, le professeur Han Min-hong achète une Kia Visto. Après deux années de recherches et développements, la compacte coréenne est équipée d’un ordinateur de bureau, d’un écran et d’un clavier, et prête à être lancée dans la circulation. Celle-ci parcourt plus de 300 km sans encombre, sur l’autoroute la plus fréquentée du pays entre Séoul et Busan.
Mais à cette époque, la Corée du Sud est davantage tournée vers l'industrie lourde, et est encore loin d'être la puissance technologique qu'elle est devenue. Le professeur se souvient s'être entendu dire : ”pourquoi développer une nouvelle technologie quand on peut la payer ?”. Son projet était considéré comme risqué tandis que certains s'inquiétaient de savoir s'il avait une assurance-vie et si sa femme était au courant de ses “activités folles”.
Désintérêt des autorités
Le professeur était pourtant tellement convaincu que ses voitures étaient sûres qu'il attachait rarement sa ceinture ! Pour autant, le gouvernement, qui ne voyait pas l'intérêt d'investir dans son projet, a arrêté de financer ses recherches à l'université de Corée. Son invention aurait pourtant pu permettre au pays de dominer ce secteur, aujourd’hui dans les mains de sociétés américaines.
Consolation pour Monsieur Han : l'Université de Corée le qualifie aujourd’hui de “pionnier et de héros sur la scène internationale de l'intelligence artificielle”. Le professeur a également conçu le premier système de navigation automobile de Corée du Sud et un mini-hélicoptère qui préfigurait les drones !