François Piette

14 FÉV 2017

Modèle oublié : Renault Super 5 GT Turbo, l’alternative

VW ne s’en est jamais douté, mais en déclinant sa Golf en version GTI, la marque allemande a créé un véritable phénomène de mode. A tel point que de nombreux constructeurs désireront eux aussi leur part du gâteau…

On pense évidemment à Peugeot qui, en déclinant son sacré numéro, la 205, en version GTI, a accouché d’une sensationnelle bombinette. En face, chez Renault, on rit jaune. La marque de Billancourt doit répliquer, et plutôt sèchement, de préférence ! Un chantier est alors mis en œuvre autour de la R5 pour la décliner en version sportive. Ce sera d’abord de célèbres ateliers de Dieppe qui porteront le bébé, avec à la clé, la R5 Alpine !

Génération turbo !

En 1981, la R5 Alpine avait de la peine à concurrencer les maîtresses du segment. D’autant que sa mécanique, pour brillante et nerveuse soit-elle, manquait de noblesse avec son bloc fonte et son arbre-à-cames latéral. Mais voilà, Renault a aussi un engagement en Formule 1 et le Français marche alors à contre-courant en délaissant les moteurs atmosphériques pour un petit V6 turbo. Le turbo ! Voilà, le mot est lâché ! Voilà la solution pour doper la petite R5 avec un brin de noblesse et surtout, un pedigree respectable qui rappelle la F1. Ainsi est née la Renault 5 Alpine Turbo.

Super 5 GT Turbo

Avec l’apparition de la deuxième série de la Renault 5, la Super 5, la version Turbo poursuit logiquement sa route. La production sera étalée de 1985 à 1991 et connaîtra un restylage en 1987, ainsi qu’une augmentation de la puissance. En 1991, la Super 5 GT Turbo tire sa révérence après une très honorable production de 160.000 exemplaires. Il faudra attendra la Clio RS 4ème du nom, pour qu’une petite sportive signée Renault renoue avec le turbo.

De chat à tigre

Sous le capot, le turbo transforme le bon vieux « Cléon-fonte ». Ce 4 cylindres de 1,4 litre développe alors 115 ch (puis 120 ch), ce qui promet des performances de très bon niveau. De plus, la mécanique ne manque pas de tempérament, en présentant un caractère à l’ancienne : douce à bas régimes, puis brutale dès que le turbo se met en branle ! Un régal pour les amateurs de sensations. Le comportement, sans avoir la géniale agilité de la 205, était lui aussi revu pour plus d’efficacité. N’en jetez plus : avec autant de qualités, la R5 GT Turbo fût rapidement un succès et les discussions de bistro ne purent jamais définir le vainqueur de la confrontation entre cette dernière et la lionne sauvage, la 205 GTI. Quoique cette dernière semble l’emporter aujourd’hui…

Aujourd’hui

Aussi performante et caractérielle soit-elle, la R5 GT Turbo n’a jamais connu l’aura de sa rivale, la 205 GTI. Cette dernière est entrée par la grande porte au Panthéon des bombinettes, mais la R5 GT Turbo doit toujours se contenter d’une entrée de service. Il existe tout de même une sacrée poignée d’amateurs qui lui reconnaissent ses vraies valeurs et cela explique une cote malgré tout soutenue, avoisinant les 7.000 € pour un modèle correct. Comptez le double pour un modèle irréprochable. Si vous lorgnez sur les prix des plus belles 205 GTI et Golf GTI, cela n’est pas trop cher payé… A l’usage, n’oubliez pas de ménager la mécanique et le turbo, en l’économisant à froid et en patientant suffisamment à l’arrêt, moteur au ralenti, avant de couper le contact.

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