François Piette

20 OCT 2008

Changement de cap

L’Insigna marque à n’en pas douter une étape importante pour Opel. Design attrayant, qualité irréprochable, technologies de pointe et nouveaux moteurs diesel sobres et performants : elle n’aura aucun mal à faire oublier la Vectra, et vise les possesseurs de SUV dont le retour aux berlines (ou aux breaks) ne saurait tarder.

« La bonne voiture au bon moment ». C’est de cette manière que les responsables de chez Opel définissent leur nouveau bébé. La bonne voiture car elle possède, selon eux, tous les atouts pour s’imposer. A commencer par une ligne superbe, en rupture total avec celle de sa devancière, la Vectra. Mais aussi un équipement à la pointe de la technologie, de la place pour 5 adultes et leurs bagages et des moteurs agréables et peu gourmands. Le bon moment car si le segment des berlines moyenne est en chute depuis quelques années, il représente tout de même 10% du marché, mais surtout il devrait connaître une forte croissance dans les années à venir en raison de la désaffection des SUV, jugés trop peu respectueux de l’environnement.

Avec ou sans hayon

Quelques minutes de discussion avec le responsable du design de l’Insignia (un Français) suffisent à comprendre ce qui s’est passé chez Opel. « D’habitude, on part des impératifs techniques et on dessine autour. Ici, on nous a clairement demandé de faire quelque chose de beau à la base et d’y intégrer le reste ensuite. » Et voilà comment on obtient la plus séduisante Opel que l’on ai vu depuis longtemps. Globalement, la démarche est proche de celle adoptée par Volkswagen avec sa Passat CC ou Mercedes avec sa CLS : il s’agit de proposer une berline aux allures de coupé. Mais Opel fait encore plus fort puisque son Insigna est disponible en version quatre et cinq portes (le break, baptisé Sports Tourer, arrivera au printemps 2009). Visuellement, il est extrêmement difficile de différencier les deux architectures. Du beau boulot.

Ultrafine

Cela dit, la ligne de toit fuyante et le profil aiguisé de l’Insigna (CX de 0,27, et même 0,26 pour la version EcoFlex, ce qui constitue un record) ne sont pas les seuls éléments marquants du style. Epaules larges et flancs profondément sculptés participent également à « couler » la voiture sur la route. Sans oublier la signature visuelle des optiques, mais nous y reviendrons.

A bonne école

Dans l’habitacle aussi, le dépaysement est total. On se croirait davantage dans une Lexus où une Audi tant la qualité et l’ergonomie générale ont fait un bon en avant. Petit bémol tout de même en ce qui concerne les touches de la console centrale dont le plastique semble apprécier tout particulièrement la saleté du bout des doigts. Pas de miracle non plus aux places arrière où le profil de coupé limite la garde au toit et la visibilité latérale, mais dans des proportions raisonnables. Par contre, le coffre, lui, est gigantesque, avec 500 litres de volume utilisable pour la 4 portes, et même 520 litres pour la version à hayon. On regrettera seulement que le plancher ne soit pas parfaitement plat en raison de la présence des suspensions arrière. Dommage.

Châssis actif

Pour entamer sa carrière commerciale, l’Insigna sera proposée avec pas moins de sept moteurs dont trois nouveaux turbodiesel 2 litres développant respectivement 110, 130 et 160 chevaux. Un autre 2.0 CDTI biturbo de 190 chevaux arrivera en 2009. Côté essence, les puissances s’échelonnent de 115 à 260 chevaux.

Notre galop d’essai réalisé dans les montagnes autrichiennes nous a permis de constater que, outre ces mécaniques modernes, le comportement routier de l’Insigna a, lui aussi, fameusement progressé par rapport à celui de la Vectra. Il faut dire que les voitures de test étaient équipées du châssis actif qui adapte automatiquement (ou manuellement via des boutons situés au tableau de bord) la suspension, la direction et la réactivité de la pédale d’accélérateur. Avec les deux plus gros moteurs à essence (2.0 turbo et V6), on peut même s’offrir une transmission intégrale qui répartit entre 0 et 100% du couple vers les essieux avant et arrière. Opel propose également, en option, un différentiel électronique à glissement limité.

Regard perçant

Avec ses diodes électroluminescentes LED dans les phares, l’Insigna annonce clairement la couleur. Ses optiques lui permettent en effet d’offrir neuf fonctions de réglage du faisceau lumineux (urbain, zone piétonne, route, autoroute, mauvais temps, carrefour, virages, route et assistant route) en fonction des conditions de circulation. Et ce n’est pas tout puisqu’une caméra est capable de lire les panneaux de limitation de vitesse et d’interdiction de dépassement avant d’en avertir le conducteur. Magique, non ?

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