Jean-Francois Christiaens

1 DEC 2020

Un modèle, un flop : Gordon‑Keeble, superbe et trop bon marché !

Dans les années 60, elle avançait des arguments capables de faire vaciller Aston Martin, Ferrari et Maserati… Mais son histoire se caractérise surtout par une interminable série de faillites !

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John Gordon, travaillant pour le petit artisan automobile Peerless, rencontre un pilote automobile, Jim Keeble, à la fin des années 50. Ce dernier lui fait part de son souhait : construire une sportive au moteur V8 américain. Une solution qui permet d’obtenir de la puissance à moindre coût et avec une grande fiabilité.

Les deux associés développent un prototype, au moteur Chevrolet de 4,6 litres, à la carrosserie dessinée par le jeune Giugiaro et aux quatre freins à disques. De telles caractéristiques, à l’aube des années 60, suscitent énormément d’intérêt, notamment de la part de Chevrolet qui leur propose le V8 de la Corvette, de 5,4 litres et 300 chevaux.

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Hélas, les débuts sont très laborieux. Les grèves successives des sous-traitants mettent leur entreprise à mal et la première voiture de série n’est dévoilée qu’en 1964, soit 3 ans après le premier prototype ! La voiture a entre-temps adopté une carrosserie en fibre de verre, ce qui n’en fait pas pour autant un parangon de légèreté… Néanmoins, avec ses 300 chevaux et sa boîte manuelle, la Gordon-Keeble est la 4 places la plus rapide du moment !

Il y a toutefois un hic : la voiture est vendue à un prix ultra concurrentiel… Trop, car la marque perd de l’argent à chaque voiture vendue ! En 1965, à peine un an après le lancement, c’est la faillite. La firme est rachetée par des agents de la marque qui assemblent quelques voitures supplémentaires. Mais en 1966, c’est à nouveau la banqueroute ! Un américain, John de Bruyne, rachète la société en 1968… mais l’aventure n’ira pas plus loin.

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Le modèle vous intéresse ? Voici ce qu’il faut savoir :

  • Moins de 100 voitures furent produites, mais 90 seraient toujours sur les routes !
  • Le V8 Chevrolet est indestructible, facile d’entretien et distille une sonorité caverneuse très présente.
  • Le comportement routier et les performances étaient au meilleur niveau de l’époque.
  • Comptez entre 100.000 et 150.000 euros.
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