L’Europe a annoncé son intention d’appliquer d’importants droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine dès le mois de juillet 2024. Ces droits ne concernent pas que les marques chinoises mais s’appliquent aussi à tous les constructeurs qui produisent leurs véhicules électriques en Chine.

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De quoi s’agit-il ?

La Commission européenne a officiellement ouvert une enquête pour déterminer si la Chine épaule financièrement ses marques nationales (notamment en leur fournissant des matières premières nécessaires pour la production des batteries à des prix avantageux) dans le but de les aider à exporter leurs véhicules électriques. Les Etats-Unis ayant décidé d’appliquer dorénavant jusqu’à 102,5 % de droits de douane sur les véhicules électriques produits en Chine arrivant sur son sol, c’est principalement l’Europe qui servirait de cible d’exportation pour les marques chinoises.

Résultat : l’Europe a annoncé son intention d’appliquer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques produits en Chine. De 10 % actuellement, ces droits de douanes augmenteraient en sus d’un pourcentage variable en fonction du degré de collaboration des marques chinoises à l’enquête de la Commission européenne ainsi du niveau d’aide supposé de l’Etat chinois. Concrètement, ce taux supplémentaire en plus de 10% actuels est prévu à 17,4 % pour BYD, par exemple. Mais il monte à 20 % pour Geely, groupe notamment propriétaire de Volvo ou Lotus. Et atteint même 38,1 % pour SAIC qui détient notamment MG. Pour les autres constructeurs, c’est un taux moyen de 21 % qui est envisagé.

Garanties dès le 05 juillet

On s’en doute, cette annonce n’est pas au goût de Pékin. Et les répliques se préparent tout azimut sur les produits européens, au niveau des spiritueux, de la viande, des produits laitiers ou encore via une taxe sur les véhicules thermiques de grosses cylindrées. Les luxueux modèles allemands dégageant d’importantes marges seraient alors visés de plein fouet. Bref, pour le moment, les discussions sont en cours entre la Chine et les instances européennes. Mais, sans accord, il est prévu que ces droits d’importation supplémentaires soient appliqués dès le 5 juillet. Ils seraient exigés sous forme de garantie dans un premier temps, puis effectivement perçus si ces droits de douane supplémentaires sont définitivement confirmés après un nouveau vote européen en novembre.

Quel impact sur les prix des modèles chinois ?
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Si ces droits de douane supplémentaires venaient s’ajouter aux 10 % de droits actuels, quel serait l’impact sur les prix des véhicules électriques chinois vendus en Europe ? D’abord, il faut distinguer les modèles chinois fabriqués en Chine des (rares) modèles chinois fabriqués en Europe. Le groupe chinois Chery, par exemple, va débuter la production de son Omoda 5 électrique sur l’ancien site de Nissan à Barcelone, en Espagne. BYD a aussi prévu d’ouvrir une usine en Hongrie.

En outre, les constructeurs chinois pourraient rogner sur leurs marges afin de lisser une partie du coût de ces droits de douane sans les transposer intégralement sur la clientèle européenne. Néanmoins, l’augmentation de prix pour les clients semble difficilement évitable. Si l’on prend le cas de la MG4, par exemple, le configurateur en ligne indique d’ailleurs cette mention clairement : « Le prix indiqué est garanti pour les véhicules en stock. Pour les autres véhicules, le prix peut varier en raison de l'augmentation prévue des droits d'importation ». Le tarif conseillé de départ actuel de la MG4 est fixé à 32.285 € avec les 10 % de droits d’importation. Si ce taux grimpe à 48,1 %, le prix de base de la MG pourrait théoriquement plutôt dépasser la barre des 43.000 €.

Autre exemple chez BYD : la berline Seal est proposée actuellement à partir de 46.990 €. Si on ajoute les 17,4 % supplémentaires aux 10 % actuels, cela ferait théoriquement glisser son prix de départ près de la barre des 55.000 €.

Et sur les autres modèles ?

Mais il n’y a pas que les modèles chinois qui seront impactés. Tesla, par exemple, fabrique ses Model 3 à Shanghai et annonce aussi clairement sur son configurateur belge une probable augmentation de ses tarifs : « Le prix de la Model 3 devrait augmenter à compter du 1er juillet 2024 en raison d'une potentielle augmentation des taxes sur les importations. » Ici aussi, si on ajoute un droit de douane supplémentaire de 21 % aux 10% actuels, son prix de base de 41.970 € pourrait bondir près de la barre des 50.000 €.

Autre exemple : la Volvo EX30 (dans l’attente de sa production en Europe prévue pour 2025) pourrait voir son prix de base passer de 40.590 € à plus de 47.000 € avec les 20 % de droits supplémentaires prévus pour les blasons du groupe Geely.

Mais les mêmes types d’augmentation pourraient aussi être appliquées pour de nombreux autres modèles aux blasons européens qu’on n’imagine pas toujours être produits en Chine. Comme la BMW iX3 ; la Dacia Spring ou encore les nouvelles Mini Cooper ou Aceman ; la Cupra Tavascan ; la Lotus Eletre, la Polestar 2 et les Smart #1 ou #3 pour n’en citer que quelques-uns. Ou encore des modèles japonais, comme la Honda e:Ny1.

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